"La personnalité de l’accusé est de type antisocial. Elle se marque par de l’intolérance à la frustration, la recherche de la satisfaction immédiate et des difficultés au niveau de l’empathie", a déclaré l’expert psychiatre, lundi matin, devant la cour d'assises de Bruxelles. Un jeune homme est accusé du meurtre d’Eunice Osayande, une prostituée nigériane de 23 ans. Elle avait été tuée à coups de couteau, à Schaerbeek, dans la nuit du 4 au 5 juin 2018.
L’accusé "ne présente pas de signes de retard mental, même s’il n’a pas une éducation importante pour son âge. Il est plutôt vif, comprend bien son interlocuteur, répond aux questions qui lui sont posées. On a l’impression qu’il cherche à contrôler l’information qu’il partage à son interlocuteur", a expliqué l’expert psychiatre. "Au niveau des émotions et des sentiments, on a l’impression qu’il est plutôt froid. Il n’évoque pas avec beaucoup d’empathie le sort qu’il a réservé à sa victime. Mais il parle de sa famille à l’égard de laquelle il voudrait agir pour donner réparation", a-t-il exposé.
Son parcours de vie est marqué par la violence
"Son parcours de vie est marqué par la violence, notamment la violence dont il a été témoin entre son père et sa mère. Il a très vite été en tension avec l’autorité, les règles et le cadre. Les rappels à l’ordre n’ont pas eu d’effet apaisant, au contraire : on a assisté au fil des années à une aggravation des transgressions. On note l’absence de maladie mentale mais bien une personnalité marquée par ce qu’on appelle un trouble de personnalité de type antisocial", a déclaré le médecin.
L’accusé est un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui était mineur au moment des faits. Il doit répondre, devant la cour d'assises, du meurtre d’Eunice Osayande, une prostituée nigériane de 23 ans. Elle avait été tuée à coups de couteau dans sa carrée située rue Linné à Schaerbeek, dans la nuit du 4 au 5 juin 2018.
L’accusé a été reconnu sur des images de caméras de vidéo-surveillance du quartier, filmées juste après les faits. Il y est observé courant vers la gare du Nord, puis montant dans un tram, et arborant un t-shirt déchiré. Il a ensuite été identifié sur la base d’empreintes digitales relevées sur un paquet de cigarettes se trouvant dans un sac, vraisemblablement abandonné sur place par l’auteur.
Il a été arrêté le 20 juin 2018, soit une quinzaine de jours après les faits. Après avoir d’abord nié toute implication, il est passé aux aveux, expliquant son geste par un différend dans le cadre d’une relation sexuelle tarifée avec la victime. Il a déclaré s’être défendu face à la prostituée qui le chassait violemment, précisant qu’il n’avait pas l’intention de la tuer.