Le film s’ouvre par un discours de Charles Michel à la Chambre, alors premier ministre, présentant ses excuses au nom du gouvernement fédéral belge aux enfants métis et à leur famille pour les injustices et les souffrances endurées durant les années de colonisation. C’était en avril 2019. Ainsi, pour la première fois, un premier ministre belge adressait ses excuses à ces plusieurs milliers d’enfants nés dans les années 40 et 50 au Congo, au Rwanda ou au Burundi et arrachés à leur mère et à leur famille.
Un moment historique et un pas important même si les excuses n’effacent pas tout. Pour les témoins de ce film en tout cas, c’est le début d’une reconnaissance, d’une guérison peut-être. Ce film raconte le parcours d’Evariste et Lena, de Charles, François, Luc et Eveline. Soixante ans après les faits, toutes et tous racontent cette même douleur d’une enfance brisée par la séparation brutale, du même manque d’une mère tant aimée, de l’absence d’un père.
" Pour pouvoir faire son deuil, il faut accepter de retourner en arrière et de comprendre ce qu’il s’est passé " dit l’un d’eux. Nés au Congo, au Rwanda ou au Burundi d’un père belge et d’une mère africaine, Lena, Charles et les autres ont été cachés et isolés par l’Etat, enlevés à leur famille, puis placés dans des pensionnats spécialisés. A la veille de l’indépendance, ils ont été exilés de force et arrachés ainsi définitivement à leur mère, à leur culture et à leurs racines, pour être expatriés vers la Belgique et adoptés dans des familles d’accueil. Tout au long du film, des récits bouleversants s’entremêlent et révèlent l’ampleur et les conséquences de cette ségrégation violente aujourd’hui encore si peu racontée.