Chaque jour, ils devront changer de commune. Et ils ne pourront s'installer dans le centre-ville de Charleroi qu'un seul jour : le mercredi. Si un mendiant refuse ce principe, la police pourra saisir sa recette et même procéder à une arrestation administrative. La mesure entre donc en vigueur aujourd'hui mardi 1er octobre.
Du côté des intéressés, Jamal et Daniel émettent un jugement assez tranché.
"Cela fait un an et demi que je fais la manche ici donc j'ai mes habitudes, j'ai mes clients et si je vais ailleurs, ça ne va pas le faire ! Moi je resterai ici. Si je vais à Marchienne ou à Jumet, qui va me donner ? Honnêtement ? Si je ne connais pas les gens, ils ne me donneront pas."
Le règlement a notamment été pris parce que, parfois, il y a des mendiants qui créent un sentiment d'insécurité pour les gens, vous comprenez ça ?
"Oui mais ça, il faut savoir les différencier aussi. C'est vrai qu'il y en a certains qui harcèlent les clients. J'en ai déjà vu certains qui, si la personne ne donne pas de pièce, ils les suivent, ils les insultent, c'est vrai. Mais il faut savoir différencier ceux qui font vraiment ça pour leur tartine et ceux qui font ça pour aller chercher leurs saloperies, vous voyez ce que je veux dire. Qu'est-ce qu'il y a à Mont-sur-Marchienne ? Il y a deux Carrefour, un Tom&Co et il y a un Trafic beaucoup plus loin. On va se retrouver à combien ? À 70, à 100 ? Sur 100 mètres de long ! Les gens ne vont jamais rien donner ! Ils vont avoir peur ! Et moi je les comprends ! Je serai ici, je ne bouge pas de place. Donc tout ce qu'ils ont le droit de faire vis-à-vis de ce qui a été dit, c'est de prendre ce qu'il y a dans le pot et, la deuxième fois, ils vont nous embarquer. Et bien je dormirai bien, je passerai une bonne nuit ! Je reste ici !"
Christine Borowiak, Daniel Barbieux