La deuxième édition de la conférence européenne de l'organisation américaine "Men Having Babies" (MHB) se tiendra à Bruxelles les 24 et 25 septembre prochains. Pendant deux jours, elle mettra en relation des couples homosexuels masculins et des entreprises prestataires de services américaines. L'aspect assez commercial de l'événement est fortement critiqué mais sa tenue a le mérite de mettre sur le devant de la scène la gestation pour autrui (GPA), une pratique exercée depuis des années en Belgique sans aucun encadrement juridique.
Recourir à la GPA reste assez marginal sur notre territoire. "On estime que 200 GPA environ ont eu lieu depuis une vingtaine d'années", indique Didier Disenhaus, président de l'ASBL Homoparentalités. Quatre des trente centres de procréation médicale assistée la pratiquent. Seuls deux acceptent les couples homosexuels -masculins et féminins- mais cela n'a encore donné lieu à aucune naissance, précise l'association.
Prudence dans les centres
La gestation pour autrui n'étant pas encadrée juridiquement, les centres sont très prudents. Certains requièrent par exemple que les gamètes (les cellules sexuelles, ovocytes pour les femmes et spermatozoïdes pour les hommes) aient pour origine les parents d'intention. En d'autres mots, un couple qui recourt à une GPA doit amener les semences sexuelles, ce qui rend cette pratique inaccessible aux homosexuels dans ces centres.
"Tant qu'il n'y aura pas de cadre législatif, ce ne sera pas possible", souligne Didier Disenhaus. "Une des seules alternatives est de procéder via une agence de mère porteuse à l'étranger, dans un pays qui a une toute autre culture", déplore Thibaut Delsemme, coordinateur d'Arc-en-ciel Wallonie. Comme aux Etats-Unis, pays d'origine de l'association MHB, où la mère porteuse est rétribuée financièrement, pratique interdite en Belgique.
Les associations belges et MHB se rejoignent sur la nécessité d'établir un cadre législatif et d'autoriser la GPA pour les couples homosexuels.