En Suisse, la situation était particulièrement dramatique, les glaciers ayant perdu 6% de leur volume de glace entre 2021 et 2022, contre un tiers entre 2001 et 2022. Matthias Huss est frappé par la rapidité avec laquelle le volume des glaciers diminue d’année en année. "2022 était un record absolu. Et ce qui me frappe c’est que maintenant, à la fin de l’hiver, on a encore une fois une situation qui est très spéciale". Selon l’OMM, la fonte des glaciers ne peut être stoppée à moins de créer un moyen d’éliminer le CO2 de l’atmosphère. La disparition des glaciers est un "symbole du changement climatique", a fait valoir Matthias Huss, mais leur disparition aura également de multiples effets sur les populations à court terme, en termes notamment de tourisme et de dangers naturels, mais également à plus long terme, car ils alimentent les fleuves et les barrages hydroélectriques.
[…] On a encore une fois une situation qui est très spéciale
Une partie importante de l’eau qui alimente le Rhône et le Rhin dans un été chaud et sec provient ainsi des glaciers alpins, permettant à la population de mieux affronter les sécheresses estivales. Mais Matthias Huss veut garder espoir. "Si on arrive à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ou 2°C, on peut encore sauver environ un tiers du volume des glaciers alpins". "Par contre si le changement climatique dépasse les quatre degrés, il y aura une perte presque totale des glaciers vers 2100", a-t-il conclu.