C'est le témoignage d'un ex-otage, libéré le 20 avril dernier, qui permet d'affirmer que Mehdi Nemmouche a bien été l'un des geôliers de l'État islamique. Nicolas Hénin en est certain : son bourreau est Mehdi Nemmouche, suspect dans l'attentat au musée juif de Bruxelles le 24 mai dernier qui avait fait 4 morts, et détenu en Belgique.
Ces révélations ne sont pas reprises dans le dossier belge. Les affaires sont bien distinctes. En ce moment l'instruction en Belgique se limite à l'attaque de la rue des Minimes. Elles ne viennent pas alourdir pour l'instant les éléments à charge.
A présent qu'une enquête court contre Mehdi Nemmouche en France, que peut faire la justice française ?
Deux possibilités existent pour l'auditionner, explique le Parquet : envoyer une commission rogatoire en Belgique ou demander son extradition vers la France. Cette dernière serait provisoire, le temps de mener l'enquête en France, avant un retour en Belgique où l'enquête est toujours en cours, avant un éventuel procès. Si condamnation il y a, ce serait à l'issue de sa peine en Belgique que Mehdi Nemmouche serait extradé en France pour être jugé.
Le rôle de Mehdi Nemmouche en Syrie
Des témoignages accusent l'homme, comme celui du journaliste français Nicolas Hénin au magazine hebdomadaire Le Point : "C'est avant tout un combattant. Il n'était pas affecté à la prison. A aucun moment, il n'est resté avec nous. Garder les otages n'était pas sa mission. Mais il interagissait régulièrement avec nous, la plupart du temps masqué, mais aussi à visage découvert".
Outre ses déclarations anti-sémites, une anecdote marquante concerne un passage à tabac du journaliste par Mehdi Nemmouche. "Il regarde ses mains, fait craquer ses doigts dans une attitude de boxeur et ajuste ses gants. 'T'as vu ces gants de moto ? Je les ai achetés pour te casser la figure. Rien que pour toi. Ils t'ont plu ? Cela montre son aspect violent et provocateur'", raconte-t-il.