Un clitoris rouge version XXL, qui se dresse fièrement sur la place de la Monnaie. Une façon pour l’asbl GAMS d’attirer l’attention sur cet organe méconnu, y compris par les femmes. Saviez-vous qu’il mesure entre 8 et 12 cm et qu’il est principalement interne ? Sa partie externe, visible, correspond au gland du clitoris.
Aujourd’hui, selon des chiffres de l’UNICEF repris par l'asbl, 200 millions de filles et de femmes sont confrontées à des mutilations génitales. Le clitoris est coupé, parfois les petites et/ou grandes lèvres aussi. Il y a aussi l’infibulation qui consiste à rétrécir l’orifice vaginal avec recouvrement par l’ablation et l’accolement des petites et/ou grandes lèvres. Sans oublier d’autres pratiques, toujours non thérapeutiques, comme le percement, l’incision, la scarification ou la cautérisation.
"Au GAMS, on observe souvent un continuum de violences", contextualise la directrice, Fabienne Richard. "L’excision, c’est une première violence mais souvent, ensuite, il y a le mariage forcé, les violences conjugales, les violences sexuelles… Donc s’attaquer à la première violence dans ce continuum, aborder la question des droits et de la santé sexuelle, ça a un impact plus large ensuite. C’est une première émancipation."
Où court-on le plus de risques de subir ce type de mutilations ?
Ces mutilations existent sur tous les continents, particulièrement en Afrique de l’Est et de l’Ouest. Selon le GAMS, on peut noter une évolution positive dans certains pays.
"De manière globale on note une diminution dans la tranche d’âge des 14 à 19 ans donc des plus jeunes. On voit qu’il y a des pays où on reste avec des prévalences très haute, je pense à la Guinée en particulier, où on fait des études tous les 3-4 ans. La prévalence est de 97% : quasi toutes les femmes sont excisées. C’est similaire en Somalie", explique Fabienne Richard. "Par contre il y a des pays comme le Burkina Faso ou la Côte d’Ivoire où on a pu voir des diminutions."