C'était dimanche passé : la candidate du parti Les Républicains pour la présidentielle française, Valérie Pécresse, donnait son premier grand meeting à Paris.
7000 personnes assistaient à cet évènement organisé au Zénith. Sur la scène, trois grandes bâches bleu-blanc-rouge font office de décor. La candidate, habillée sobrement, s'adresse à son public depuis un pupitre transparent. Elle défend sa vision de la France pendant plus d'une heure. Mais dès le dimanche après-midi, les critiques fusent. Le moins que l'on puisse dire, c'est que sa prestation n'a pas convaincu.
Tout d'abord, il y le problème du fond, l'écriture du discours : formulations lourdes, expressions empruntées à l'extrême droite, comme la théorie du grand remplacement, emprunts divers et variés à d'autres discours ou à des prises de position d'autres personnalités de droite ces dernières années.
Il y a ensuite la forme : Valérie Pécresse a été largement critiquée pour son côté peu incarné, peu authentique. Elle n'est pas à l'aise dans l'exercice et ça se voit. Elle l'a d'ailleurs reconnu a posteriori, expliquant qu'elle était plus dans le "faire" que dans le "dire".
Alors dans les Décodeurs, on s'interroge : l'éloquence est-elle indispensable pour viser haut en politique? Qu'est-ce qui fait le bon discours, le bon orateur?
On en parle avec nos invités.
- Loïc Nicolas, chercheur et enseignant à l'IHECS, directeur des Cahiers Protagoras, une revue sur la communication politique.
- Clément Viktorovitch, professeur à sciences po Paris, auteur du livre "le pouvoir rhétorique" (Ed. du Seuil) chrnoqieur sur Canal+ et sur France info.