Face à notre sentiment d’impuissance à l’égard de nos barbaries, l’opéra Medùlla, repris à la Monnaie à Bruxelles jusqu'au 21 novembre, nous rappelle notre part d’humanité. L’ordre préétabli n’existe pas. Suprématique.
Dans Medúlla, il y a une ligne où la trace s’efface à mesure que le son et les voix nous pénètrent, c’est le grand rêve, le grand projet d’opéra de signer un espace/ring blanc immaculé voilé (la glace, la neige, l’Islande björkienne) non daté où les enfants des sommets habillés de noir et de blanc (vêtements aux magnifiques volumes/origami de Henrik Vibskov) côtoient leurs ainés. C’est un univers trouble où la fraîcheur entre en tension avec les forces obscures.