Dans les cabinets médicaux comme ailleurs, les femmes homosexuelles sont confrontées aux préjugés, aux stéréotypes et à la lesbophobie. La plateforme Go To Gynéco ! a lancé un appel à témoignages. Les réponses sont édifiantes.
“Mon gynéco m’a demandé si j’avais des relations sexuelles. Je lui ai répondu : ‘oui, avec des filles. Il m’a dit que je n’avais donc pas de relations sexuelles.”
“Mon gynéco m’a dit qu’il n’y avait pas de risques de maladies sexuellement transmissibles dans des relations lesbiennes. Il a ajouté : ‘c’est une phase, ça te passera.’”
“Je me fais passer pour une hétéro pour ne plus me faire humilier à cause de mon orientation sexuelle.”
Je me fais passer pour une hétéro pour ne plus me faire humilier à cause de mon orientation sexuelle.
Lucie Nokin s’occupe de récolter ces témoignages pour la plateforme, elle est étonnée du nombre de messages qu’elle a reçus : "Ça me choque. Au-delà de la lesbophobie, on voit qu’il y a un réel manque d’information. Il arrive que des médecins refusent de faire des dépistages IST (Infections Sexuellement Transmissibles) sous prétexte qu’il n’y a pas de risque pour les lesbiennes, or c’est faux. C’est du refus de soin !”
IST : les lesbiennes sont trois fois plus exposées mais beaucoup de médecins l'ignorent
Au sein d’un cabinet médical, les préjugés peuvent en effet avoir de graves conséquences. Les FSF (femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes) ont en fait trois fois plus de risque de contracter une IST que les hétérosexuelles, notamment parce qu’elles ont une activité sexuelle plus précoce, des pratiques plus diversifiées et un nombre de partenaires plus élevé, mais aussi parce qu’elles consultent moins, se font moins dépister.