Belgique

Mathilde et Elisabeth en Egypte : l’égyptologie, une passion qui se transmet de Reine en Reine en Belgique

Monarchie : 3 jours en Égypte pour Mathilde et Elisabeth

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Par Clara Weerts

La Belgique voue un intérêt profond à l’Égypte ancienne depuis le milieu du 19e siècle. Une passion un peu née de la rencontre de deux personnages très actifs : la Reine Élisabeth et Jean Capart, père de l’égyptologie belge. La Reine Mathilde et la Princesse Élisabeth s’apprêtent à marcher dans leurs pas.

La naissance d’une passion

La Reine Élisabeth se rend à deux reprises en Egypte et se passionne pour l’Histoire du pays. En 1922, le monde apprend la découverte du tombeau du Pharaon Toutankhamon par l’Anglais Howard Carter. Curieuse de voir le tombeau de ses propres yeux, elle se rend dans la Vallée des Rois avec son fils aîné Léopold (le futur Roi Léopold III). Pour leur servir de guide, elle fait appel à Jean Capart, véritable passionné de l’égyptologie.

La Reine des Belges participe à l’inauguration officielle de la Chambre funéraire de Toutankhamon. Le 18 février 1923, tous les acteurs de la découverte archéologique majeure du 20e siècle participent à cette cérémonie fortement médiatisée.

La Reine Élisabeth dans la Vallée des Rois en 1923.
La Reine Élisabeth dans la Vallée des Rois en 1923. © Archives Palais Royal

La Reine Élisabeth retournera voir le tombeau à plusieurs reprises, dans les jours qui suivent. Lors de sa dernière visite, Lord Carnarvon découpe grossièrement un morceau du voile funéraire de Toutankhamon et lui offre. Ce fragment est aujourd’hui conservé à Bruxelles, aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, l’autre partie du voile a disparu à jamais.

Le dernier morceau qu’il existe du voile funéraire de Toutankhamon.
Le dernier morceau qu’il existe du voile funéraire de Toutankhamon. © Musées Royaux d’Art et d’Histoire

La Fondation égyptologique Reine Élisabeth

Ce voyage exceptionnel marque profondément Jean Capart et la Reine Élisabeth. Il lui propose de créer un fonds destiné à promouvoir l’égyptologie en Belgique. Le 1er octobre 1923, l’ASBL Fondation égyptologique Reine Élisabeth naît. En 2004, elle est rebaptisée Association égyptologique Reine Élisabeth.

L’objectif de l’ASBL est de développer la bibliothèque du Musée du Cinquantenaire et de favoriser les études égyptologiques en Belgique. De 1923 à 1947, Jean Capart dirige la fondation et dépasse les objectifs établis, en constituant des archives photographiques et en organisant des conférences. La Reine Élisabeth y participe régulièrement. Au milieu des années 20, une maison d’édition est aussi créée qui publie des ouvrages scientifiques et de vulgarisation. Bruxelles obtient le statut de "Capitale de l’égyptologie et de papyrologie", jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Jean Capart et la Reine Élisabeth lors de leur voyage en 1930.
Jean Capart et la Reine Élisabeth lors de leur voyage en 1930. © Archives Palais Royal

A la découverte de l’Égypte, en dehors des sentiers battus

En 1930, la Reine Élisabeth propose à Jean Capart de lui servir une nouvelle fois de guide pour une visite de l’Égypte, entre officielle et privée. Jean Capart accepte et la guide hors des sentiers battus. La Reine profite de ce voyage pour observer les travaux antiques des Égyptiens, le plus près possible.

La Reine Élisabeth n’hésite pas à prendre des risques pour observer de plus près, pendant son voyage de 1930.
La Reine Élisabeth lors de son voyage en 1930.

Il l’emmène notamment à Elkab, à 800 kilomètres au sud du Caire. Il lui partage son envie d’y travailler un jour. En 1936, son rêve se réalise quand il fouille dans la région. Après sa mort en 1947, ses successeurs continueront son travail. Ils prouveront qu’Elkab a connu une évolution continue durant au moins 5000 ans, de la préhistoire à l’époque copte.

© Archives Palais Royal

La Reine et la Princesse suivent les pas de la Reine Élisabeth

La Reine Mathilde et la Princesse Élisabeth s’apprêtent à aller découvrir ces fouilles. Elles partent mardi sur les traces de la Reine Élisabeth. Aujourd’hui encore, plusieurs universités du pays continuent de fouiller en Egypte. Elles se rendront à Elkab où la KU Leuven mène un projet archéologique. Ensuite, sur la colline de Sheikh Abd el-Gournah, sur la rive ouest de Thèbes (actuellement Louxor), où les universités de Liège et Bruxelles fouillent. Une façon d’insister sur l’intérêt que porte la Belgique à l’Egypte ancienne depuis le 19e siècle. Mais aussi, de rendre un bel hommage à Jean Capart et la Reine Élisabeth.

Sur le même sujet : extrait de Matin Première

Le focus: La Reine Mathilde et la Princesse Elisabeth en Egypte

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