Ils étaient venus nombreux, quelques dizaines, ce matin à l’aéroport de Brussels international pour accueillir Martin Fayulu Madidi, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 30 décembre en République démocratique du Congo. « C’est essentiel d’être ici pour plaider une cause », explique l’une des membres de la communauté congolaise de Belgique, « Félix Tshisekedi n’est pas légitime à la tête du pays. Martin Fayulu a été élu, le Congo est aux Congolais », renchérit-elle.
L’histoire de notre pays est en train de s’écrire
En arrivant, couvert par les chants et les cris de joie de ses compatriotes, Martin Fayulu affirme n’éprouver ni colère, ni amertume. « L’histoire de notre pays est en train de s’écrire », a-t-il déclaré. « Les congolais ont voté. La diaspora les a soutenus et nous allons continuer à réclamer la vérité des urnes afin de construire un Congo digne et prospère ».
Martin Fayulu revendique la victoire à l’élection présidentielle avec 60% des voix. Il dénonce un accord entre Joseph Kabila et Felix Tshisekedi, « C’est Joseph Kabila qui dirige le pays, c’est lui qui tire les ficelles. Félix Tshisekedi n’est qu’un masque porté par M. Kabila. Ils ont pris le pays en otage », a-t-il déploré encore à son arrivée. « Joseph Kabila s’est donné une majorité en fabriquant les chiffres. Il va diriger au moins 23 provinces. Il va diriger le pays. Il n’y aura aucune réforme, c’est la continuité du régime Kabila ».
A l’issue de l’élection présidentielle, un scrutin à un tour, Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur avec 38% de voix devant Martin Fayulu (34%) et Emmanuel Ramazani Shadary, candidat soutenu par le président sortant, Joseph Kabila, qui ne pouvait pas se représenter.
La Communauté internationale a pris acte de ces résultats, tandis que la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) qui a déployé près de 40.000 observateurs sur le terrain pendant le scrutin, a publié un rapport donnant Martin Fayulu vainqueur de la présidentielle.
« La communauté internationale pense privilégier la paix, mais c’est une paix hypothétique », a ajouté Martin Fayulu. « Il n’y aura pas de paix s’il n’y a pas de vérité. On ne peut pas construire un pays dans le mensonge. Joseph Kabila a rendu ces élections opaques, c’est une défaite de la démocratie ».