Comment expliquer cette émotion ? Pour Olivier Luminet, professeur de psychologie à l’UCLouvain, "beaucoup de facteurs peuvent l’expliquer, mais un tout premier facteur en termes émotionnels, c’est le contraste d’émotions auquel on a été confronté pendant plusieurs jours. On a d’abord commencé par un choc énorme… apprendre ce genre de nouvelles crée une certaine anxiété. Ensuite, à un moment donné, il y a eu l’espoir, il y a eu un changement entre anxiété et espoir, puisqu’il semblait qu’il y avait de bonnes chances de pouvoir sauver cet enfant. Et soudainement, le choc et la perte de l’enfant… on apprend qu’il est décédé. Ces variations d’émotions entre émotions très positives et émotions très négatives, c’est quelque chose qui est propice à renforcer fortement la résonance émotionnelle d’un événement comme celui-là".
A ces éléments s’ajoute une personnalisation, une identification très forte. "On a un nom… on a un visage, celui d’un enfant en plus, donc on peut très rapidement faire référence à d’autres enfants du même […] Dès que la victime semble être connue et qu’on peut se lier à elle d’une manière ou d’une autre, ça crée aussi un amplificateur d’émotions", poursuit le professeur en psychologie.