Il faudra, pour la représentante syndicale, suivre l’évolution de ces prix pour voir si, au-delà de l’élargissement du tarif social, d’autres mesures seraient nécessaires. Mais ce que réclament surtout les syndicats aujourd’hui, c’est plus de liberté pour pouvoir augmenter les salaires : "Plutôt que de donner 500 euros de chèque consommation en 2021, ou des chèques-repas ou des écochèques, nous pensons que la meilleure manière de faire face à ces difficultés c’est de laisser jouer la négociation collective pour augmenter les salaires et donc de revoir cette loi qui encadre et corsète les salaires.”
Nous n’avons dépassé les marges quand elles étaient indicatives
Cette loi, la loi de 1996, fixe une norme salariale, un cadre à ne pas dépasser, qui est de 0.4% actuellement. “Il ne s’agit pas de dire 0,4 0,5 ou 1 pourcent, précise Marie-Hélène Ska, mais il s’agit de manière structurelle de pouvoir renégocier des augmentations de salaire. Cette loi date de 1996, nous sommes 20 ans plus tard. La situation a changé. Tous les chiffres montrent que jamais nous n’avons dépassé les marges quand elles étaient indicatives donc laissez-nous être adultes et négocier librement !”
L’indexation ne rend pas plus riche
Avec l’inflation tous les prix augmentent, y compris les salaires. Selon les entrepreneurs, ce ne sera pas tenable. “A cela je réponds deux choses, dit la secrétaire générale de la CSC. L’indexation n’est que la compensation de l’augmentation des prix. Elle ne rend pas plus riche. Ensuite, c’est la première fois depuis 10 ans qu’on a une inflation au-delà de 2 pourcents, de 3 à 4%, et les économistes nous disent que cette inflation est surtout liée à un effet de rattrapage. Donc rien ne dit que cette augmentation sera durable. Avant de crier au loup, prenons le temps d’examiner la situation.”