Le ministre wallon de l’agriculture, Willy Borsus, n’envisage pas d’assouplir les nouvelles normes européennes imposées aux maraîchers en matière de présence de métaux lourds. C’est la réponse qu’il a donnée mardi suite à une question de la députée écolo Anne Kelleter au Parlement wallon. Les normes européennes de contamination sont plus strictes depuis l’année dernière. L’élue verte réclamait du ministre de l’agriculture mais aussi de la ministre de l’environnement, un soutien politique aux circuits courts et aux maraîchers. Une démarche provoquée par l’appel à l’aide la semaine dernière de deux maraîchers bio à Olne. Ils se disent menacés de disparition car suite à un contrôle de l’Afsca, ils ont été obligés de détruire une partie de leur production. Ils ne sont pas les seuls concernés en région liégeoise. Et la réponse du gouvernement wallon, varie d’un ministre à l’autre.
Qu’allez-vous faire pour permettre à ces exploitations touchées de continuer à produire ?
La députée Anne Kelleter écolo rappelle pour ces maraîchers qu’il n’est pas question ici de mauvaise pratique mais de pollution industrielle historique des sols. Et de poser la question aux deux ministres concernés : "qu’est-ce que vous aller faire avec votre collègue en charge de l’Afsca, pour permettre à ces exploitations touchées de continuer à produire ?"
Pour Willy Borsus, pas question de renégocier les normes européennes
Pour le ministre libéral Willy Borsus la réponse est claire : "Il n’est pas envisageable de renégocier ou d’appliquer des tolérances par rapport aux seuils retenus à l’échelle européenne. […] En cas de dépassement de normes en matière de contaminants, comme cela semble malheureusement s’être passé dans les cas évoqués, l’AFSCA ne peut qu’interdire l’introduction des produits dans la chaîne alimentaire, en imposant la destruction des productions. […] J’ai à ce sujet consulté les services du CRA-W qui m’indiquent que si les parcelles devaient se révéler trop contaminées en métaux lourds pour de la culture maraîchère, il est probable malheureusement qu’il faudra se résoudre à en changer d’affectation… "
Céline Tellier : "Je n’hésiterais pas à activer d’autres leviers"
La ministre écolo de l’Environnement, Celine Tellier veut soutenir le circuit court : "Si les mesures d’accompagnement proposées se montraient insuffisantes pour permettre aux maraîchers de la région liégeoise de poursuivre leurs activités, je n’hésiterais pas à activer d’autres leviers auprès de mes collègues de l’Agriculture au niveau régional et fédéral, voire à interpeller la Commission européenne si cela s’avérait nécessaire."
Reste à voir à terme, l’énergie que mettra ensemble le gouvernement wallon à défendre ces petits maraîchers.