Les forces iraniennes ont ouvert le feu samedi sur une foule lors d'une cérémonie de deuil dans une ville kurde, tuant un homme, selon une ONG, près de quatre mois après le début du mouvement de contestation en Iran.
Samedi, les policiers ont tiré des balles réelles et des gaz lacrymogènes sur des habitants rassemblés dans un cimetière de la ville kurde de Javanroud (ouest) pour marquer la fin du deuil de 40 jours pour des manifestants morts, selon Hengaw, une ONG basée en Norvège.
Des protestations ont en effet éclaté après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans décédée à la suite de son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique. Celui-ci impose notamment le port du voile en public pour les femmes.
Les habitants scandaient "Mort au dictateur", en allusion au guide suprême d'Iran, Ali Khamenei. Un Iranien présenté comme Borhan Eliasi, 22 ans, a été tué par les tirs et huit personnes blessées, dont deux grièvement, a affirmé Hengaw.
Cette information n'a cependant pu être vérifiée de source indépendante dans l'immédiat.
Appel à la protestation
Des militants ont en outre appelé sur les réseaux sociaux à des rassemblements samedi à Téhéran et dans d'autres villes d'Iran pour protester contre la détérioration des conditions de vie.
Selon le groupe de défense des droits humains HRANA, basé aux États-Unis, de petits rassemblements ont eu lieu à Téhéran et dans les villes centrales d'Ispahan et de Najafabad. Des manifestants ont scandé des slogans antipouvoir, d'après des vidéos partagés sur les réseaux sociaux. L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier immédiatement ces images.
Vendredi, des centaines de personnes avaient manifesté à Zahedan (sud-est) en scandant "Mort au dictateur", selon des images partagées par le média en ligne 1500tasvir et vérifiées par l'AFP.
Ce sont des ONG de défense des droits humains iraniennes, des groupes d'opposition ou des ONG internationales, tous installés à l'étranger, qui communiquent généralement sur les manifestations qui ont lieu en Iran.
Lors des premières semaines, les protestations avaient touché quasi quotidiennement un grand nombre de provinces.