Louvain-la-Neuve
"On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que les machos!"
200 personnes se sont rassemblées pour réclamer une prise de conscience du monde académique, politique, judiciaire mais aussi de la société civile quant aux violences faites aux femmes. Celles-ci sont quotidiennes et peuvent prendre de multiples formes.
"Cela commence par toutes les remarques au niveau des vêtements", confie une étudiante. "En ingénieur, par exemple, on n'a pas de chaussures disponibles en dessous du 40. Donc c'est déjà une violence car on a pas de chaussures adaptées à nos tailles. Les professeurs qui nous font des remarques, les étudiants également. En soirée, encore hier, je suis rentrée, un homme m'a suivie dans la rue dans le noir. Alors oui, il ne m'a rien fait mais c'est une violence. Ou même simplement des remarques comme 'Hé mademoiselle, souris!'. Non! J'ai le droit d'être en colère contre toutes ces violences".
Plusieurs organisations féministes, des mouvements politiques étudiants et l'assemblée générale des étudiants de l'UCLouvain étaient à l'initiative de cette action contre les violences sexistes.
"Ces violences, elles ne sont pas que physiques. Elles sont aussi d'ordre psychologique et moral. Elles se répercutent dans plein de domaines: la prise de parole, la reconnaissance des compétences, l'obtention de grades académiques,... Soit dans beaucoup de sphères de la vie universitaire, de la vie de chercheur ou de professeur académique", explique Mathilde Fraipont, secrétaire générale de l'Assemblée générale des étudiant.e.s de l'UCLouvain.
"L'université a fait quelques efforts en terme de procédure contre le harcèlement mais nous, on demande que cela aille plus loin. On demande que l'université se remette en question de façon générale. Qu'elle remette en question son système de fonctionnement qui, pour nous, est patriarcal et reflète les dynamiques de la société en général. On attend une vrai prise de conscience".