Ils arrivent sur la Place de l'Albertine, à deux pas de la Gare centrale, aux cris de "on veut des guichets, on veut du respect". Sa pancarte à la main, une femme africaine détaille ses revendications : "ce n'est pas facile pour nous qui ne savons ni lire ni écrire. Nous comptons sur les gens aux guichets pour nous aider. Avec Internet, nous ne nous en sortons pas."
Un Belge sur 10 a des difficultés pour lire ou écrire
Les associations à l'origine de la manifestation critiquent le projet d'ordonnance "Bruxelles Numérique" actuellement en préparation chez le Ministre Bernard Clerfayt, en charge de la transition numérique. Il prévoit une digitalisation accrue des administrations régionale et locales. Au risque d'aggraver la fracture numérique chez ceux qui ne possèdent pas d'ordinateur ou de connexion internet, qui ne s'en sortent pas dans le dédale des sites web ou qui, plus simplement, ne savent ni lire ni écrire.
Autre critique pointée par les associations, l'augmentation du risque de non recours aux droits en raison de la digitalisation. Au point de mettre en cause les principes d'égalité et de non discrimination garantis par la Constitution.
Encadrer le développement numérique
Si les pouvoirs publics donnent parfois le la, force est de constater que le numérique se développe aussi spontanément un peu partout. C'est la raison pour laquelle le projet d'ordonnance du Ministre Clerfayt entend encadrer le processus de digitalisation dans les services publics. "Pour d'une part, s'assurer qu'il soit universellement disponible pour ceux qui veulent l'utiliser, mais aussi qu'on accompagne les personnes qui ont des difficultés. Donc qu'on pense les services numériques de manière inclusive à l'égard des personnes qui savent les utiliser plus ou moins mais qui ont besoin d'un accompagnement, et aussi qu'on prévoie toujours une alternative".