D’abord racontée par sa mère dans un livre autobiographique, l’histoire fatidique de Joseph, accro aux médicaments, se décline aujourd’hui devant la caméra de Sylvie Testud. Un récit d’addiction, de perte de contrôle, mais surtout d’amour.
À voir mardi 18 octobre à 20h20 sur La Une et Auvio, et en replay pendant 7 jours sur Auvio.
Joseph n’avait que 18 ans lorsque sa grand-mère le retrouve inconscient dans sa chambre. Emmené à l’hôpital, il y succombe d’une overdose d’anxiolytiques et d’opiacés. Son histoire, celle d’un ado angoissé à qui l’on a prescrit (trop vite, sans réfléchir) des anxiolytiques, est retranscrite par sa mère, Juliette Boudre, en 2018 dans le livre Maman, ne me laisse pas m’endormir. Elle bénéficie aujourd’hui d’une adaptation télé réalisée par Sylvie Testud, dont il s’agit du deuxième film en tant que réalisatrice. "J’ai fait la rencontre avec cette histoire “à l’envers “ : j’ai d’abord lu le scénario, puis le roman, nous confie Testud lors d’une rencontre au Festival de la Fiction de La Rochelle. Je n’ai rien transformé de l’histoire, car elle était déjà suffisamment forte. Il suffisait ensuite que je l’investisse".
À ses côtés lors de notre entrevue, la comédienne Gwendoline Hamon qui interprète Juliette à l’écran : "Qu’y a-t-il de plus terrible qu’une mère qui essaie de sauver son fils et qui n’y arrive pas ?". Ce rôle, elle n’aurait jamais pensé un jour le jouer, puisque Juliette est l’une de ses amies proches. "Elle m’avait informé que c’était Sylvie qui allait tourner le film et je lui ai d’emblée dit : “Elle est démente. C’est génial que ça tombe sur elle “ ; mais je ne pensais pas du tout que j’allais moi l’incarner".
Pour éviter de se "casser la gueule", Hamon a abordé le rôle comme un personnage "et non pas comme la Juliette que je connais". Cette distance, elle l’a aussi trouvée grâce à la direction de Sylvie Testud : "Souvent, à la télévision, on n’est pas vraiment dirigé et Sylvie est une vraie directrice d’acteurs. Elle m’a emmené là où elle devait m’emmener. Elle savait exactement ce qu’elle voulait. Ça a été un mélange de ce que je ressentais et de sa vision. On ne l’a pas fait du tout dans la tristesse ce film, mais bien dans la joie".