La Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe exhorte les autorités maltaises à redoubler d'efforts pour faire toute la lumière sur l'assassinat en 2017 de la journaliste anticorruption Daphne Caruana Galizia, dans un rapport publié mardi.
"La commissaire appelle les autorités maltaises à poursuivre leurs investigations pour identifier toute personne impliquée dans ce meurtre", souligne ce rapport établi après une visite de Mme Dunja Mijatovic à Malte à la mi-octobre. Les responsables de ce meurtre doivent "rendre des comptes" à la justice, insiste le rapport.
L'assassinat de la journaliste d'investigation a "donné un coup de projecteur sur le besoin urgent de mesures pour protéger les journalistes à Malte", relève-t-il encore.
Renforcer la protection des journalistes
La Commissaire appelle ainsi les autorités maltaises à faire de "la mise en œuvre intégrale" des recommandations d'une enquête publique qui avait établi "la responsabilité de l'Etat" maltais dans cet assassinat "une priorité absolue pour le gouvernement".
"Les autorités devraient agir rapidement pour mettre en œuvre les réformes nécessaires pour renforcer la protection des journalistes", souligne-t-elle.
Attentat à la voiture piégée en 2017
Daphne Caruana Galizia, qui dénonçait sur son blog la corruption endémique à Malte, a péri à 53 ans dans un attentat à la voiture piégée perpétré le 16 octobre 2017.
Eclaboussé par cette affaire, l'ex-Premier ministre maltais Joseph Muscat a démissionné en janvier 2020. L'enquête a mis en cause ses plus proches collaborateurs, dont son chef de cabinet, Keith Schembri, inculpé par la suite de corruption.
L'un des trois hommes accusés du meurtre a été condamné à 15 ans de prison en février 2021. Les deux autres sont en attente de jugement.