Deux soldats guinéens de l'ONU et un civil ont été tués samedi et quatorze personnes blessées dans une attaque à la roquette contre un camp de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) à Kidal (nord-est), a-t-on appris auprès de cette force et d'un élu local.
"Des terroristes" seraient à l'origine de l'attaque
"Notre camp à Kidal a été attaqué tôt ce matin par des terroristes. Ils ont utilisé des roquettes" qui ont tué "deux casques bleus de nationalité guinéenne" et un "civil contractuel", a déclaré à l'AFP un responsable de l'ONU confirmé par une source locale.
Une autre source onusienne a fait état de "quatorze blessés" lors de cette attaque, dont trois dans un état grave. "Quelqu'un est blessé au ventre, deux autres au pied", a affirmé cette source.
"Ce sont les ennemis de la paix" qui sont les auteurs de l'attaque, a affirmé à l'AFP un conseiller municipal de Kidal, chef-lieu de la région éponyme.
La Minusma est la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, en proportion du nombre de militaires engagés. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée. Les jihadistes ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Une semaine après l'attentat à Bamako
Une attaque le 20 novembre contre le grand hôtel Radisson Blu de la capitale Bamako a fait vingt morts outre deux assaillants, après que des hommes armés y eurent retenu environ 150 clients et employés. L'attentat a été revendiqué le jour même par le groupe jihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, "avec la participation" d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Un groupe jihadiste du centre du Mali, le Front de libération du Macina (FLM), a aussi revendiqué l'attentat "avec la collaboration d'Ansar Dine", groupe jihadiste de l'ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly.