Mais qui est donc ce Bruxellois qu’on voit parmi les Argentins, et qui embrasse la Coupe du Monde ?

Joindre l’utile à l’agréable

"Ce n’était pas évident, c’était très sécurisé", nous raconte Fouad, par téléphone depuis Doha avec une petite voix témoignant d’une nuit plutôt courte et un refroidissement lié à la climatisation. "J’étais dans le staff de l’organisation de la Coupe du Monde, je travaille dans la sécurité spéciale et rapprochée de certaines personnalités et certaines équipes. Je ne peux pas en dire plus, malheureusement. Certains aspects doivent rester secrets."

D’abord en tribunes, dimanche, "je me suis ensuite retrouvé sur le terrain et c’est comme cela que j’ai pu faire la fête avec les joueurs et la Coupe du Monde. Comme je suis un fan de Lionel Messi, j’étais, je l’avoue, doublement content."

Un cliché, posté sur ses réseaux sociaux, montre l’un des moments forts de cette soirée pour Fouad, avec son badge autour du cou. "Sur le terrain, les familles des joueurs étaient présentes. Elles prenaient des photos avec la coupe. Puis la coupe est arrivée. J’en ai profité. Etant donné que je portais le maillot de l’Argentine, c’était plus facile. Sur le moment, la sécurité était très pointilleuse. Il fallait montrer patte blanche. Comme je connaissais également la famille de Messi, que j’ai eu l’occasion d’accompagner à l’époque où elle vivait à Barcelone, cela a été plus simple pour moi. Pour des rencontres de Champions League et lors des Clasicos, on faisait appel à nos services."

Cela fait un mois que Fouad Beniz est au Qatar. "J’ai joint l’utile à l’agréable, si on peut dire cela comme ça", explique le "bodyguard". "Le supporter que je suis était surtout présent pour les matches de la Belgique et du Maroc. Au total, j’ai assisté à une vingtaine de matches avec ceux de l’Argentine, du Brésil, de la France… Plus tous les matches du Maroc et de la Belgique. Le souvenir que j’en garde de cette Coupe du Monde ? J’en ai suivi sept dans ma vie. Et je n’ai rien à redire au niveau de l’organisation ici au Qatar. Je n’ai pas vu de vols, de bagarres, de faits de violence, d’infractions… Celle de Russie en 2018 était déjà au top. Mais celle-ci a dépassé la Russie. Rien à redire !"

Fouad Beniz a toujours travaillé dans la sécurité et l’événementiel, très souvent dans le milieu du football. En 1998, il était déjà sur la pelouse du Stade de France avec les Bleus de Zidane et Deschamps. "En 1998, c’était ma deuxième Coupe du Monde, j’étais dans le staff, à l’époque en tant que steward. Le 12 juillet 1998, le jour de la finale, j’avais déjà eu l’occasion de toucher le trophée."

Les Coupes du Monde, mais aussi le Ballon d’Or, comme en octobre dernier, à Paris, lorsque Karim Benzema, l’attaquant merengue est sacré. "J’étais également présent, pour des raisons professionnelles. Lors de ces événements, j’en profite, c’est vrai, pour prendre des photos avec des stars du foot et du sport. Ces photos que je prends avec Messi, Ronaldo mais aussi Mike Tyson ou il y a quelques années avec Mohamed Ali, parlent pour moi. Elles constituent ma carte de visite." Le 28 mai dernier, il fêtait le sacre de Real Madrid en finale de Ligue des Champions, sur la pelouse avec les Vinicius Junior, Thibaut Courtois et autre Lucas Modric.

Les dirigeants de ce monde sont également dans le viseur de Fouad. Lors de la finale du Mondial, un selfie le montre avec le président turc Recep Tayyip Erdogan et même l’émir du Qatar Al Thani. "Hier soir, c’était la fin de l’événement. Je pense que tout le monde s’est un peu lâché", sourit l’agent de sécurité pour expliquer cette proximité éphémère. "Je les ai côtoyés au début de la Coupe. C’est délicat de faire des photos avec eux. Mais pour le dernier jour, tout le monde faisait des photos avec tout le monde et c’était très agréable. Je pars toujours du principe qu’il faut se faire plaisir en faisant son boulot."

Le séjour de Fouad Beniz a été "entre autres" pris en charge par les personnes qui l’emploient. "Ce mois passé au Qatar était très fatigant, très intense. Mais quand on voit le bout du tunnel, on est plus qu’heureux. Gérer la sécurité de personnes implique qu’il faut être tout le temps sur le qui-vive, repérer les moindres détails… Ce sont de longues heures. Sans oublier la chaleur, au quotidien…"

Fouad Beniz a déjà prévu sa prochaine mission en lien avec le monde du football. "Ce sera au Maroc, pour la Coupe du Monde des Clubs début février 2023. Incha Allah…"