"Leur cohabitation n’est en effet plus au beau fixe," nous confirme Sarah Claeys. "La pollution de l’air, l’utilisation de pesticides en milieux agricoles, le manque de nourriture, d’insectes en ville… Tout ça joue sur la disparition de nos moineaux," ajoute-t-elle.
"Il ne faut pas oublier les chats !" nous dit Matthieu Braun, garde forestier du côté de Libin et propriétaire d’un nichoir connecté du Jardin Extraordinaire. "Aujourd’hui, la plus grande menace en Belgique ce sont les chats, selon moi. Les statistiques parlent d'ailleurs d’elles-mêmes. Il y a plus de 2 millions de chats chez nous et, à eux seuls, ils seraient responsables de la capture de plus de 20 millions d’oiseaux sauvages."
"Un autre problème, c’est que nos villes sont de plus en plus urbanisées", ajoute l’éco-conseillère, "les maisons se rénovent, les toitures s’isolent, les façades se modernisent, elles deviennent plus lisses et les cavités disparaissent."
Luc Degraer, ornithologue et guide nature à Bruxelles, nous explique que "nos maisons et nos villes deviennent hermétiques à la faune et la flore sauvages. On retire les soi-disant mauvaises herbes des trottoirs, on diminue les espaces de friches dans les villes, on minéralise les espaces publics, on taille trop souvent nos haies, on tond trop régulièrement nos pelouses… Or ces espaces sont justement des ressources de nourriture pour les moineaux. Et donc, sans nourriture, plus d'oiseaux."