Basket NBA

Mais à quoi tu joues, Kyrie Irving ?

Brooklyn Nets v Boston Celtics – Game Two

© 2022 Getty Images

Par Antoine Hick

Kyrie Irving est un personnage à part dans le monde de la NBA. Un oiseau rare, qui croit dur comme fer que la terre est plate, mais qui fait probablement partie des joueurs les plus doués intrinsèquement de l’histoire de la Grande Ligue. Habitué à faire les choux gras de la presse partout où il passe, à alimenter les plus folles rumeurs par ses choix parfois douteux, il a encore fait très fort ces derniers jours.

"Kyrie Irving veut partir." C’est par ce simple message, posté sur Twitter, que l’un des journalistes insiders de la NBA, Adrian Wojnarowski a mis le feu aux poudres. Une laconique annonce, qui aurait pu passer comme une lettre à la poste, mais qui a eu l’effet d’une bombe. Et pour cause… Kyrie Irving, encore sur le départ ? Prêt à quitter les Brooklyn Nets ? Impossible à croire.

Impossible à croire parce qu’aux Nets, Irving avait (enfin) eu ce qu’il voulait après un passage chaotique chez les Celtics. Une équipe ambitieuse, parsemée de stars et dont le Big Three, Harden-Durant-Irving faisait subitement peur à toute la Ligue sur papier. Ses ambitions de titre étaient donc (enfin) assouvies.

Oui mais voilà, la mayonnaise n’a jamais réellement pris. La faute à de grosses blessures (Durant) et à un Irving réticent à se faire vacciner et donc out pendant une majorité de la défunte saison. Le départ de James Harden pour les Sixers en cours de saison aura finalement été le dernier clou apposé sur le cercueil d’un Big Three enterré avant même d’être réellement né.

Que faire ? Quitter le navire ou rester ?

Boston Celtics v Brooklyn Nets – Game Three
Boston Celtics v Brooklyn Nets – Game Three © 2022 Getty Images

Les discussions autour du cas Irving se sont donc vite envenimées. Le joueur clamait à qui voulait bien l’entendre son envie de se lier pour une longue durée aux Nets. Mais les dirigeants, échaudés par les nombreuses absences de leur meneur (104 matches loupés en 3 ans !) semblaient plus réticents à lui offrir un contrat aussi risqué.

Une fois de plus, Irving s’est donc retrouvé à la croisée des chemins. Que faire ? Deux choix s’opposaient désormais à lui : activer sa player option (une clause qu’un joueur peut décider d’activer ou pas), honorer sa dernière saisons sous contrat avec les Nets et palper 36,5 millions de dollars ? Ou ne pas activer sa clause, devenir agent libre et quitter un navire qui coule ?

Comme souvent, Irving a fait… un peu des deux. Très vite, des rumeurs ont fuité comme quoi le septuple All-Star avait décidé de partir. Mais où ? Difficile à dire. Peut-être inquiètes face au comportement de diva d’Irving ces dernières années, les différentes franchises ne se sont pas forcément bousculées au portillon.

Seuls les Lakers, d’un certain Lebron James, son ancien mentor, ont fait mine de s’intéresser. Mais difficile d’incorporer le salaire mirobolant d’un Irving dans des mannes financières qui explosent déjà.

Il a donc fallu songer à un échange. Bouc émissaire censé prendre la responsabilité de la saison ratée des Lakers, Russell Westbrook (et ses 44 millions annuels) a évidemment été mis dans la balance. Mais les Nets n’étant pas chauds d’acquérir Westbrook, tout ce petit monde s’est donc retrouvé dans une impasse… à 48 heures de l’ouverture officielle du marché des agents libres.

Restaient alors trois possibilités :

1) Les Nets proposent un nouveau contrat longue durée à Irving : Impossible. On l’a dit, les discussions étaient au point mort.

2) Irving trouve une équipe qui veut bien de lui et parvient à monter un échange : improbable. La cote du meneur est plus basse qu’auparavant et rares sont les équipes prêtes à tout sacrifier pour un joueur aussi imprévisible.

3) Il signe aux Lakers pour la mid-level-exception, soit 6 millions d’euros. Il y a quelques heures, cette éventualité était même la plus probable. Mais encore fallait-il qu’Irving accepte de sacrifier 30 millions d’euros dans l’affaire. Improbable aussi.

Et soudainement, la réponse à toutes les questions…

Peut-être conscient de l’impasse dans laquelle il s’était fourré quasi tout seul, Irving a apporté lui-même la réponse à toutes les questions. À la surprise générale, alors qu’un départ semblait quasiment acté et que sa franchise lui avait même donné l’autorisation officielle de se trouver un nouveau point de chute, Irving a activé sa player option. Il restera donc une saison de plus aux Nets et palpera – une dernière fois avant de changer d’air ? – ses 36 millions annuels.

Une décision finalement… à l’image de Kyrie Irving. Parce que saison après saison, Uncle Drew donne l’impression de faire ce qu’il veut mais d’à chaque fois parvenir à retomber sur ses pattes. Reste désormais à voir à quoi ressemblera cette équipe des Nets alors qu’on annonçait, il y a quelques heures seulement, que l’autre star du noyau, Kevin Durant, songeait lui aussi à déguerpir. Le départ avorté de son complice Irving suffira-t-il à le faire changer d’avis ?

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