L'un est d'origine pakistanaise, l'autre a des racines jamaïcaines: issus de la diversité, les deux principaux candidats à la mairie de Londres restent des exceptions dans le paysage électoral d'un Royaume-Uni en pleine introspection sur le racisme.
Candidat à sa succession lors des municipales jeudi, le travailliste Sadiq Khan, 50 ans, est donné gagnant face à son adversaire conservateur d'un an son cadet, Shaun Bailey, qui a grandi comme lui dans une famille modeste de la capitale de neuf millions d'habitants.
Reportées d'un an à cause de la pandémie, ces élections locales doivent aussi permettre à 48 millions d'électeurs en Angleterre de renouveler quelque 5000 sièges dans 143 assemblées locales, et aux Ecossais de désigner un nouveau Parlement régional, un vote crucial sur fond de velléités d'indépendance.
La majorité des candidats de tête sont blancs
Attribué au caractère cosmopolite propre à la métropole où seuls 45% des habitants se déclaraient comme "Britanniques blancs" d'après le recensement de 2011, ce face-à-face reste exceptionnel dans un scrutin où la majorité des candidats de tête sont blancs.
Il intervient au moment où le mouvement Black Lives Matter a relancé le débat sur le racisme et le colonialisme dans un pays où la politique reste encore souvent l'apanage d'une élite façonnée au moule des universités de Cambridge et Oxford.
"En 2016, la ville m'a choisi comme maire, montrant à quel point elle est progressiste", confie à l'AFP Sadiq Khan, fils d'un chauffeur de bus pakistanais devenu le premier édile musulman d'une grande capitale occidentale, succédant à l'impétueux Boris Johnson.
Shaun Bailey rêve lui de devenir "le premier maire noir de Londres", une fonction jouissant d'une grande visibilité au niveau national, "et le premier politicien noir de cette envergure en Europe", estimant auprès de l'AFP "important que les gens se sentent représentés".