Le chewing-gum a mauvaise réputation. En cas de surconsommation, le sucre qu’il contient souvent peut être source de caries, tout comme son masticage peut provoquer des troubles musculaires au niveau de la mâchoire. Mais selon certaines études, mâcher des chiques n’aurait pas que des inconvénients !
Mâcher, c’est du sport
Une première recherche sur le sujet a été menée à New York. Des chercheurs ont recruté des étudiants au sein de leur université et les ont divisés en trois groupes avant de les soumettre à un examen, dans des conditions bien précises.
- Dans le groupe 1, les étudiants devaient mâcher un chewing-gum cinq minutes avant l’épreuve.
- Dans le groupe 2, ils en ont mâché pendant l’épreuve.
- Dans le groupe 3, ils n’en ont mâché ni avant, ni pendant l’épreuve.
Quel a été le résultat de cette recherche ? Ce sont les étudiants du groupe 1, qui avaient chiqué 5 minutes avant l’épreuve, qui ont obtenu les meilleures notes. Mais pour quelles raisons ? Les chercheurs avancent une hypothèse…
En fait, lorsque nous mâchons nous pratiquons une activité physique, certes légère, mais suffisante pour augmenter le rythme cardiaque, la pression sanguine, et donc le flux sanguin dans notre cerveau. Ce dernier est alors mieux oxygéné, y compris dans une zone qui s’appelle l’hippocampe et qui est liée à la mémorisation. Dans ce cas, rien d’étonnant à ce qu’après avoir chiqué nous devenions plus performants lors d’un examen !
D’après les chercheurs, l’effet positif de l’afflux d’oxygène dans le cerveau fonctionne pendant 15 à 20 minutes avant de s’estomper. En revanche, mastiquer pendant l’épreuve n’améliore pas les performances car les bénéfices sont alors compensés par l’effort intellectuel : les ressources du corps sont divisées entre les différentes activités simultanées.
Acétaldéhyde vs cystéine
Une autre recherche, menée du côté de la Finlande, va encore beaucoup plus loin. Elle concerne le traitement des cancers de la bouche, de la langue, de la gorge ou de l’œsophage, qui sont liés à une consommation excessive de tabac et/ou d’alcool dans 80% des cas.
Une molécule capable de combattre le cancer de la gorge ©naturalherbsclinic, Pixabay
Parmi les substances nocives présentes dans ces deux produits, l’on trouve une molécule qui s'appelle l'acétaldéhyde. La bonne nouvelle, c'est qu'il existe une autre molécule capable de combattre l'acétaldéhyde : il s’agit de la cystéine.
Le problème, c'est que si vous prenez des gélules de cystéine, elles seront libérées trop tard, une fois dans votre intestin, et n’agiront pas sur la zone cancéreuse, qu’il s’agisse de votre œsophage, de votre bouche ou encore de votre gorge.
D'où l'idée de ces chercheurs finlandais : insérer de la cystéine dans des chewing-gums pour pouvoir éventuellement combattre l'acétaldéhyde, via la salive, à l'endroit où l’on chique. Les premiers essais de cette étude ont donné des résultats probants : la cystéine a éliminé efficacement le composé chimique nocif.
Attention cependant : si un chewing-gum de ce type pourrait un jour se retrouver dans nos pharmacies, la meilleure solution pour prévenir et lutter contre ce genre de cancers reste bien évidemment d’arrêter de fumer et de consommer de l’alcool avec modération !
Mâcher du chewing-gum pour booster son cerveau ? ©drobotdean, Freepik
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