"Machao tellem chao" disait la grand-mère berbère de Myriam Zahri. C’est aussi une sorte de formule magique qui commence et termine tous les contes berbères que l’on peut traduire par "Que mon histoire soit contée comme une ceinture très bien tissée". Un joli clin d’œil à l’entreprise de cette artisane qui restaure avec talent et passion d’anciens meubles.
Myriam Zahri s’est lancée dans l’aventure de la restauration de meubles en août 2020, en plein confinement. Avant de devenir artisane, elle travaillait dans le développement commercial et puis dans la culture. Au fond d’elle, cette envie de créer et toucher au monde de l’art a toujours été présente. C’est la raison pour laquelle elle a repris des études d’Histoire de l’Art sur le tard. Mais quel est le point de départ de Machao alors ? Tout simplement un vieux canapé très abîmé dans son salon qui avait besoin d’un bon lifting. "J’avais du temps devant moi, il était vraiment très usé et je me suis mise à le rénover. Je me suis rendu compte que c’était vraiment quelque chose qui me plaisait beaucoup et surtout une fois terminé, j’ai commencé à recevoir plein de demandes de la part d’amis pour refaire une chaise ou un petit fauteuil... Et ça a commencé comme ça! Au départ, je faisais tout de chez moi, mais vous imaginez bien que mon appartement a vite été rempli de meubles dans tous les sens. Ça prenait vraiment beaucoup de place, d’autant plus que nous y étions confinés avec mon compagnon et mes enfants. J’ai rapidement dû trouver un atelier et une chose entraînant l’autre aujourd’hui j’ai ma propre boutique."
Myriam Zahri donne une seconde vie à des meubles qui étaient destinés aux encombrants. "Je trouve souvent des meubles abandonnés, je passe aussi énormément de temps à chiner sur le "Market place" de Facbook ou sur "Seconde main" et enfin, de plus en plus de personnes me proposent spontanément de reprendre gratuitement ou à petits prix des anciens meubles dont ils ne veulent plus." Son atelier-boutique étant installé à quelques pas du marché aux puces des Marolles, Myriam y fait souvent un tour, à la recherche de petites pépites à transformer.
D’ici fin 2022 je serai à 8 tonnes de meubles sauvés. La plupart de ceux qui sont passés par mes mains étaient destinés à la décharge.