Dans La Couleur des Idées, Pascale Seys reçoit la documentariste Lydie Wisshaupt-Claudel. Son dernier film, Eclaireuses rend hommage à deux femmes et à leur travail : Marie et Juliette, toutes deux enseignantes. En 2015, au plus fort de la crise migratoire des réfugiés syriens, elles font le choix de quitter l’enseignement classique. L’Ecole éphémère, destinée à l’accueil des enfants et de leurs familles, voit le jour le parc de la Rosée à Anderlecht.
En janvier 2017, en plein cœur des Marolles, c’est au tour de la Petite école d’ouvrir ses portes. Pensé pour accueillir les réfugiés mineurs "âgés de 6 à 15 ans" et dépourvus de passé scolaire, ce lieu est un véritable laboratoire pédagogique qui évolue au jour le jour en fonction de ceux qui se trouvent dans ses murs et de leurs besoins. Néanmoins, l’on y respecte un principe constant, celui de la ritualisation des actions et de leur inscription dans le temps en le "saucissonnant" selon le mot de Juliette. Le but ? Donner un cadre, vecteur d’apaisement, aux enfants qui ont en trop souvent été privés du fait de leurs parcours. La Petite école est aussi un sas de décompression avant l’entrée dans la grande école, un lieu fait pour que familles et enfants apprivoisent l’institution et se délestent de leurs craintes car il est difficile de quitter le cocon familial quand on a connu la guerre puis le chemin de croix de l’exil et enfin, une terre d’accueil, la Belgique, parfois vécue comme peu chaleureuse par ceux qui y viennent pourtant dans l’espoir d’y trouver refuge…