Les beffrois sont des tours, jouxtant souvent un hôtel de ville ou une halle. Apparus dès le 11e siècle dans nos régions, ils représentent le pouvoir des autorités de la ville, là où les tours des châteaux représentent celui du seigneur, et les clochers celui de l’Église.
Ils possèdent ou ont tous possédé un carillon, dont les cloches ont rythmé la vie politique et civile de la cité. Elles sonnaient par exemple les conseils communaux, les exécutions publiques ou prévenaient en cas d’attaque et d’incendie. Certains beffrois ont même servi de prison ou de chambre de Justice. En tant que symbole des droits accordés aux villes, les beffrois ont parfois été pris pour cible par des seigneurs mécontents ou le peuple révolté.
Mais pourquoi y a-t-il si peu de beffrois en Wallonie, et plus Flandre ? D’abord, parce que la Flandre du Moyen-Âge est riche et très peuplée. Il y a donc bien plus de villes. Ensuite, parce qu’à l’époque, une part non négligeable du territoire wallon appartient à la principauté ecclésiastique de Liège, gouvernée par un prince-évêque. Le rapport avec l’autorité de la ville est donc très différent, et ce sont les églises qui font office de symbole de pouvoir.
Cependant, on trouve parfois des clochers d’églises qui obtiennent, au fil du temps, les mêmes fonctions que les beffrois. C’est notamment le cas à Thuin, Gembloux, Louvain, Anvers ou Malines. D’où la présence d’églises dans la liste de l’UNESCO.
Notons que Bruxelles ne fait pas partie de celle-ci, car la tour de l’hôtel de ville, déjà classée avec l’ensemble de la Grand-Place, n’est pas vraiment un beffroi. La capitale en comptait un, qui s’est malheureusement effondré en 1714.