Surnommé "Muscles from Brussels" aux USA, réputé pour ses interviews improbables, Jean-Claude Van Damme reste assez inclassable. Capable du meilleur – le film "JCVD", intéressante mise en abyme) - comme du pire – le choix des titres est vaste -, l’acteur bruxellois revient dans "Lukas". Et surprend.
Lukas
Jean-Claude Van Damme incarne un ancien garde du corps. Il est veuf, il a la charge d’une petite fille. Il a trouvé du boulot comme videur dans une boîte de nuit, mais il jour il commet l’erreur de sortir violemment un type agressif qui se révèle être un fils à papa très influent… Pour lui éviter la prison et des gros ennuis, un flic d’Interpol (Sami Bouajila) lui propose un marché : infiltrer l’organisation d’un gangster flamand. Voilà Lukas qui tente de gagner la confiance de Jan (Sam Louwijck) pour pouvoir jouer un double jeu…
Les cinéphiles n’ont pas oublié "The wrestler", le film de Darren Aronofsky qui avait permis à Mickey Rourke d’effectuer un comeback émouvant en vieux lutteur fatigué. "Lukas" provoque un effet de surprise presque analogue : Van Damme ne joue plus les héros invincibles, Lukas est un pauvre type au bout du rouleau… En approchant de la soixantaine, le visage de JCVD s’est buriné, creusé : l’acteur est devenu une "gueule", une présence qui n’a pas besoin ni de dialogues sophistiqués ni de démonstration de karaté pour exister à l’écran.
Le réalisateur français Julien Leclercq l’a bien compris, et impose un Van Damme convaincant dans ce polar noir, carré, qui utilise bien les talents belges (Louwijck en caïd douteux, la jeune Alice Verset dans le rôle de la fille de Lukas). Le film reste bien sûr dans les limites du film de genre, au premier degré, mais s’affirme néanmoins comme un bon film de genre.