Je me suis retrouvée dans ce projet un peu par une succession de chances et de hasard.
Lucile Richardot nous raconte les conditions d’enregistrement de ce dernier album qu’a dirigé le chef d’orchestre et pianiste néerlandais Reinbert de Leeuw, qui était déjà très malade au moment de l’enregistrement.
Lucile Richardot a rencontré le chef d’orchestre et pianiste néerlandais à la fin de sa vie, à l’été 2019.
"On s’était un peu parlé au téléphone et il me racontait plein de choses que je ne comprenais pas sur l’œuvre, sur la vision des choses. La première répétition à Bruxelles était déterminante, on a fait connaissance en musique, puisque c’était très difficile de passer plus de temps avec lui en dehors des répétitions, il allait tout de suite se reposer. Il a vraiment assuré jusqu’au bout, donnant toutes ses forces. Il ressuscitait à proprement parler pendant les répétitions et les prises de l’enregistrement, il retrouvait toute son énergie, toute sa force, toute sa jeunesse, toute sa raison de vivre lorsqu’il dirigeait. […] On savait que l’erreur n’était pas permise, on savait qu’il fallait faire deux ou trois prises, parce qu’à chaque fois, il fallait faire des pauses de 30 minutes. Cela nous poussait à donner le meilleur de nous-mêmes à chaque prise. Et si, ô malheur (Oh Mahler ?), on faisait une erreur de texte, c’était la fin du monde, en tout cas pour moi. Il y avait une ambiance spéciale pendant l’enregistrement, car on sentait que c’était lui qui s’exprimait à travers ce texte d’adieux à la vie."