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« Lucia di Lammermoor » de Donizetti, prouesse et folie à l’Opéra Royal de Wallonie

© J.Berger – Opéra Royal de Wallonie Liège

Par François Caudron via

Chef-d’œuvre du belcanto, l’opéra de Gaetano Donizetti impose aux solistes d’effectuer chaque soir une prouesse vocale inouïe. Quant au livret, il retrace la chute vertigineuse d’une jeune femme dans le monde de la folie. " Lucia di Lammermoor " est présenté à partir de ce vendredi 19 novembre et jusqu’au 30 novembre à l’Opéra Royal de Wallonie à Liège.

L’œuvre de Gaetano Donizetti a été présentée pour la première fois en 1835 au Teatro San Carlo de Naples. Librement inspiré d’un roman de Walter Scott, (La Fiancée de Lammermoor), le livret en italien de Salvadore Cammarano nous entraine dans le monde de la démence.

L’histoire se déroule en Ecosse à la fin du 16ème siècle au beau milieu d’une guerre de clans. Lucia est éperdument amoureuse d’Edgardo, le fils d’une famille rivale. Dans le troisième acte, lorsque la jeune femme comprend qu’elle a été manipulée par son frère pour qu’elle accepte de devenir l'épouse d’un autre homme, Lucia sombre dans une folie meurtrière.

Les noces de sang

La scène de la folie est l’un des passages les plus connus de l’opéra. Accompagnée par les sonorités nébuleuses d’un harmonica de verre, la soprano Zuzana Markova tangue et vacille pendant de longues minutes sur le fil ténu qui sépare les sages et les fous. La scène se déroule sous le regard stupéfait des invités des noces. Tandis qu’à l’étage, le malheureux époux, gît, poignardé dans la chambre nuptiale.

Le chef d’orchestre, Renato Balsadonna brosse le portrait de ce personnage trouble. " Lucia fait partie de cette vague très en vogue au 19ème siècle pour les héroïnes folles. Ces personnages doivent transcender la conscience pour atteindre la vérité. Il y a toujours ce lien qui est fort entre la folie, l’amour, la mort… ".

Renato Balsadonna au micro de François Caudron.

Entretien avec le chef d'orchestre Renato Balsadonna

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Coup de chapeau à Zuzana Markova qui entre dans le rôle-titre. Pour lui donner la réplique, le baryton belge Lionel Lhote incarne Enrico, le frère de Lucia, sombre et manipulateur. Quant au personnage d'Edgardo, l’amant désespéré, il est interprété par le ténor français Julien Behr. Le trio livre une performance de haut vol tout au long des trois heures que compte l’opéra.

Julien Behr

Dans le rôle d’Edgardo, Julien Behr livre bataille. Le troisième acte s’ouvre sur un duel musclé qui l’oppose au personnage d’Enrico. Tandis que  peu de temps après la scène de la folie, c’est encore au personnage d’Edgardo que Donizetti confie le grand final. Impuissant, l'amant malheureux se place au chevet de Lucia et pleure le décès de son aimée dans un long et déchirant solo.

" Edgardo est l’un des rôles les plus complexes de notre répertoire. Quand on commence l’opéra on a toujours en ligne de mir cet air de fin et l’idée qu’il va falloir finir par des cris désespérés. "

Julien Behr au micro de François Caudron

Entretien avec le ténor Julien Behr

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