C’est la première fois qu’une exposition met à l’honneur l’artiste multiforme originaire d’Ecaussinnes et établi à Tourinnes-la-Grosse. Julos Beaucarne a aujourd’hui 85 ans et s’est retiré du feu des projecteurs à cause de la maladie. Une fondation a conservé toutes ses archives, documents et objets, qui ont servi de base à cette rétrospective initiée par la branche "Culture" de l’UCLouvain. "Nous voulions vraiment mettre l’accent sur le message de Julos. L’exposition s’appelle "Mon métier, c’est de vous dire que tout est possible" et pour nous c’était très important que les étudiants puissent se nourrir de ce message : pendant cette période particulière qu’ils traversent, il nous semble que c’est essentiel d’entendre les messages de résilience, d’optimisme, de joie que véhiculent les textes, les chansons et l’œuvre de Julos Beaucarne", explique Aline Aulit, attachée culturelle de l’université.
Résilience et amour de la langue
Toutes les facettes de l’artiste y sont présentées. On retrouve ses objets les plus emblématiques : le pull arc-en-ciel, les vélos révolutionnaires, les pagodes post-industrielles, ainsi que de nombreux textes, en français ou en wallon, dont la plupart des messages traversent les générations. Le plus emblématique et le plus poignant est sans doute "Il faut s’aimer à tort et à travers", extrait d’une lettre dédiée à son épouse, Louise, assassinée par un déséquilibré le 2 février 1975. "Pendant la nuit il a écrit cette lettre, qui a fait le tour du monde, et qui prouve à quel point la souffrance peut être dépassée par l’amour", rappelle Aline Aulit.
Ma Loulou est partie est partie pour le pays de l’envers du décor. Un homme lui a donné neuf coups de poignard dans sa peau douce. C’est la société qui est malade. Il nous faut la remettre d’aplomb et d’équerre, par l’amour et l’amitié, et la persuasion.