Lotto-Dstny dans la division 2 du cyclisme, ça change quoi ?

On doit faire des résultats mais aussi se dire que l’on 'veut' faire des résultats

Arnaud De Lie voit lui une différence dans ce changement de division. "Bien sûr que ça change les choses. Avant, on pouvait se reposer sur ses lauriers et maintenant, on est obligé de prester pour rester dans les deux premières places de la division 'Pro Continental'. Mais pour moi, ce n’est pas un problème. On doit faire des résultats, mais il faut aussi se dire qu’on "veut" faire des résultats. Je crois qu’on a plus que les capacités".

"Forcément, à la fin de la saison dernière, on était déçu. Mais on savait aussi que ça nous pendait au nez", confie Maxime Monfort. "Après, on ne doit pas oublier que notre saison 2022 était bonne et on doit aussi s’appuyer là-dessus pour repartir du bon pied dans notre nouveau challenge. L’idée est de sécuriser un classement dans les deux premières places de la D2, histoire de recevoir les invitations des grandes courses, pour ensuite réintégrer le World Tour, la D1, dans trois ans".

Pour nos sponsors, ce n’est pas l’idéal

"Pour notre équipe, c’est peut-être un mal pour un bien. On continue à investir dans le futur, dans la performance et tous les pôles scientifiques que l’on peut améliorer. On a souvent parlé des points négatifs mais il ne faut pas oublier qu’il y a eu énormément d’innovations. Notamment au niveau de la performance, on travaille maintenant avec l’Université de Gand. On espère que toutes ces petites choses permettront d’être encore parmi les meilleures équipes de D2 l’an prochain, histoire d’avoir les invitations sur les grandes courses de 2024", ajoutent Sylvain Moniquet et Sébastien Grignard.

Si dans les faits, la différence est actuellement minime, Lotto-Dstny ne peut pas se permettre de végéter à l’échelon inférieur. "Il y a un gain, mais aussi une perte financière, c’est vrai. C’est du 50-50 en fait parce qu’il y a aussi le prestige du World Tour qui est perdu et on se rend compte que pour nos sponsors ce n’est pas l’idéal. Voilà pourquoi il faut réintégrer l’élite du cyclisme le plus rapidement possible", reconnaît Maxime Monfort.

Comme on dit dans le vélo, il faut pousser des dents

Même si l’équipe ne veut pas se mettre de pression avec les classements, la chasse aux points UCI est bien ouverte. "Qu’on soit en D1 ou en D2 du cyclisme, le but est de performer. On ne va pas commencer à calculer avec les points UCI. Chaque coureur va avoir une certaine responsabilité par rapport aux résultats, ça ne peut être qu’un boost", tempère Sylvain Moniquet.

Durant l’hiver, Lotto-Dstny a vécu la bascule en D2 mais aussi des changements profonds dans sa structure. John Lelangue a quitté le navire et le nouveau patron se nomme Stéphane Heulot, un ancien coureur français. L’homme sait qu’il reprend l’équipe alors qu’elle vit peut-être le pire moment de son histoire, mais il voit ça comme une opportunité. "Est-ce que ce n’est pas une occasion pour demain, pour rebondir d’une manière inédite ? Je veux construire l’avenir dans ce sens-là", déclare Stéphane Heulot. "J’ai le sentiment que cette rétrogradation a fait office de réveil et de prise de conscience au sein de cette équipe. Au-delà de mon arrivée, il y a eu beaucoup de changements. Par exemple, la cellule de performance qui était externe est maintenant passée en interne. Tout ça ne se serait peut-être pas produit si l’équipe était restée confortablement installée en World Tour. Il ne faut surtout pas mettre le frein à main, il faut plutôt 'pousser les dents' comme on le dit dans le vélo".