Diables Rouges

Loïs Openda sur le Gril : "Le Mondial au Qatar ? Oui, c’est dans ma tête…"

Loïs Openda se livre au petit jeu du selfie

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C’est le serial-buteur des Diablotins et de Vitesse Arnhem : un jour, l’espère-t-il, il prendra la succession des Lukaku-Batshuayi-Benteke à la pointe des Diables. Il évoque Eden Hazard, le jeu dos au but, Michel Preud’homme, la génération dorée, le Ronaldo brésilien, sa maman sprinteuse et Zlatan. Mais aussi le 3-4-3, Romelu Lukaku, la spirale de la confiance, Kevin De Bruyne, la pression du maillot et Luis Suarez. Loïs Openda passe " Sur le Gril ".

Les Diablotins après les Diables : après le ticket des Belges pour le Qatar, les U21 sont prêts à composter leur billet pour l’Euro U21. Rendez-vous ce mardi soir en Ecosse pour prolonger leur carton plein actuel (15 points sur 15). Avec, tout au bout du chemin, la perspective de disputer les Jeux Olympiques de Paris 2024.

Aller aux JO, c’est un rêve ! " lâche Loïs Openda, le buteur des Diablotins (11 buts en 13 sélections !). " On a une bonne génération avec de solides connexions entre nous : on se connaît depuis longtemps, c’est le bénéfice de se côtoyer ou de s’affronter en catégories d’âges. Et du coup, on fonctionne un peu comme un club. Après, c’est clair que la génération dorée des Diables a mis la barre très haut… mais elle nous a aussi ouvert la voie : ils méritent de gagner un Euro ou un Mondial vu le travail accompli ! Mais on veut prouver que la relève a aussi du talent… Pour revenir aux JO, ma mère a pratiqué l’athlétisme et était une sprinteuse de bon niveau : j’ai hérité de sa vitesse… et je m’intéresse aussi à d’autres sports, comme le basket, le tennis ou le football américain. D’un home run, vous pouvez aussi apprendre comment gérer votre sprint ! "

Loïs Openda face au Danemark
Loïs Openda face au Danemark © Tous droits réservés

"Maintenant, toute la Belgique sait que je suis un buteur..."

Sorti des jeunes au Club Bruges en 2018, Loïs Openda a évolué deux ans dans le noyau A du Breydel, grattant une cinquantaine de caps… sans marquer assez pour accrocher une place de titulaire. Depuis 16 mois à Vitesse Arnhem, il s’éclate enfin devant les buts.

J’ai dû partir pour franchir une étape et me libérer. Rester à Bruges, c’était encore prendre le risque de cirer le banc ou même la tribune : j’y suis resté trop longtemps... J’avais besoin de temps de jeu et aujourd’hui, je prouve à toute la Belgique que je suis aussi un buteur... Avant, quand on parlait de moi, on disait qu’Openda savait juste courir vite : aujourd’hui, je suis aussi quelqu’un qui sait marquer (sic). A Arnhem, j’ai étoffé ma finition avec un coach spécifique des attaquants : j’ai surtout progressé dans le jeu au ballon et dos au but, j’ai reçu la confiance dont j’avais besoin. Après, c’est vrai que le foot aux Pays-Bas est plus ouvert et qu’il y a plus d’espaces. Mais dans aucun championnat, marquer est un cadeau qu’on vous donne. Je me dis aussi que des grands avants comme Zlatan, Luis Suarez ou le Ronaldo brésilien se sont révélés en Hollande. Alors, si je marque aux Pays-Bas, je saurai aussi le faire en Belgique ! "

Avec Vitesse contre Anderlecht en Conference League
Avec Vitesse contre Anderlecht en Conference League © Tous droits réservés

"Bruges ? Je veux oublier cette période… sans l’oublier"

Car Bruges n’a pas lâché son diamant brut : le Liégeois, formé au Standard avant de rallier la Venise du Nord,  n’est… qu’en prêt à Arnhem.

Revenir à Bruges par la grande porte ? On verra… Je veux oublier cette période… sans l’oublier. Pour l’instant, je me concentre sur Vitesse où je veux encore améliorer mes prestations et doubler mon total de buts (NDLA : 19 en 56 sorties). A Bruges, Michel Preud’homme était déjà venu me voir quand j’étais chez les jeunes et me disait que j’avais beaucoup de potentiel. Après, c’est Ivan Leko qui m’a lancé en équipe A. Et aujourd’hui encore, je suis en contact suivi avec les scouts du Club, qui évaluent mes prestations chaque semaine. Avec le recul, je me dis que tout ça m’a servi. Je suis quelqu’un de courageux : je me suis accroché car, par moments, ma confiance était au plus bas. J’ai eu des moments de stress, mais je me suis toujours relevé. Et aujourd’hui, mon mental est solide ! "

Sous les couleurs du Club Bruges face à Genk
Sous les couleurs du Club Bruges face à Genk © Tous droits réservés

"On est toujours plus sévère avec un attaquant"

5 buts en 50 matchs à Bruges : des mauvaises langues l’y surnommaient " l’attaquant qui ne marque pas ". Ce temps-là est révolu : la machine Openda a quasi marqué… à chacune de ses sorties avec les Diablotins !

Marquer est toujours un truc spécial : vous faites se lever tout un stade, tout le monde scande votre nom ! Et ça vous met en appétit : quand je marque un but, j’ai envie d’en marquer un deuxième, et ainsi de suite… Mais on est toujours plus sévère avec un attaquant : c’est normal car, sans quelqu’un pour marquer, on ne gagne jamais de match… Mais la critique est parfois dure… Parfois aussi, je ne suis pas assez égoïste : je fais la passe alors que je peux tirer. Mais le foot, c’est d’abord une équipe ! Et porter le maillot national est une fierté… Une responsabilité aussi, mais d’abord une fierté : il faut vraiment être habité par la cause ! Par mes parents, je pourrais aussi jouer pour le Congo, le Maroc ou le Portugal. Le Maroc a d’ailleurs fait le forcing il y a quelques mois… mais ma priorité, c’est la Belgique ! "

Bientôt chez les Diables A ?
Bientôt chez les Diables A ? © Tous droits réservés

"Les Diables, c’est la prochaine étape…"

D’autant qu’avec la fin programmée de la génération dorée, il y aura forcément des places à prendre. Cette semaine déjà, le forfait du duo Lukaku-Batshuayi aurait pu ouvrir la porte à Openda…

Chaque chose en son temps, car on avait d’abord besoin de moi en Espoirs, tant que la qualification n’est pas mathématique… Mais forcément, j’y pense, à l’équipe A. Cela fait deux-trois ans que je joue en Diablotins… et le pas suivant, ce sont les Diables Rouges ! Mais à ce stade, des joueurs comme Benteke et Origi méritent d’être devant moi. Roberto Martinez m’a déjà parlé après la Nations League et il m’a dit qu’il me suivait… En Espoirs, on joue aussi en 3-4-3 et je connais le système. Et quand Charles De Ketelaere ou Arthur Theate reviennent en Espoirs après un passage chez les A, ils nous racontent comment ça se passe : ça nous prépare déjà aux mois qui viennent… Succéder à Lukaku un jour ? C’est vrai que ce sera un fameux challenge… mais je me dis que si je joue avec la confiance et l’envie, le reste suivra ! Et le Qatar, je l’avoue, est un peu dans ma tête… "

En guise de clin d’œil, on lui demande de pointer ce qu’il collecterait chez ses glorieux aînés.

C’est difficile à dire, tant il y a du talent…. J’adore Yannick Carrasco. Kevin De Bruyne a aussi un jeu magnifique. Disons que je veux bien la puissance de Romelu : pour une défense, il est inarrêtable ! Mais mon préféré, je l’avoue, reste Eden Hazard ! "

Passons le mot à Eden : notre Galactique a besoin de soutien par les temps qui courent…

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