Plusieurs groupes sociaux se côtoient au sein d’une ville. Tous n’ont pas les mêmes intérêts dans les changements qui ont lieu aujourd’hui.
Pour Sarah De Laet, le logement est une question "éminemment politique". Historiquement, les pouvoirs publics belges ont soutenu l’accès à la propriété privée individuelle. Actuellement, on construit, en pensant que pour baisser les prix, il faut des logements neufs. Mais la problématique serait plus complexe, d'autant qu'on bâtit peu de logements sociaux.
"Les prix ont augmenté notamment parce que la demande à augmenté. Nous sommes de plus en plus nombreux à vivre à Bruxelles notamment que dans les années 90. Mais aussi parce que nous vivons différemment : les gens ont l'audace de se séparer ou d'essayer quand ils en ont les moyens. Mais cette demande n'est pas uniquement habitante. On a tendance à observer une demande d'investissement qui vient un peu fausser la donne" regrette Sarah De Laet, citant une récente étude qui démontre une absence d'influence sur l'évolution des prix de l'immobilier et de la construction.
"Aujourd'hui, construire des logements neufs, privés, cela ne va pas permettre de faire baisser les prix d'accès aux logements. (...) Si on veut faire baisser les prix, il faut donc agir sur la question du marché. Cela signifie poser des balises et des contraintes, c’est-à-dire réguler le marché. C’est un sujet extrêmement tabou en Belgique, encore plus que dans d'autres pays notamment parce que le Belge a cette brique dans le ventre, qui empêche d'adresser la question du marché locatif privé".
A Bruxelles, les logements sociaux sont sous numéraires et ne répondent positivement qu’aux solutions les plus compliquées et administrativement gérables. C’est pourquoi, beaucoup de gens qui devraient en bénéficier n’y accèdent pas.
Sarah De Laet précise : "De plus, si vous êtes issus de l’immigration, il vous sera plus difficile de vous loger dans certains quartiers de Bruxelles. A contrario, vous aurez accès à des logements pas chers, le plus souvent qui ne sont pas rénovés".