La probabilité d'inoccupation d'immeubles toucherait, à Bruxelles, près de 10.000 bâtiments, soit entre 17.000 et 26.400 logements, estime une équipe de chercheurs ULB/VUB mandatée par la secrétaire d'Etat au Logement Nawal Ben Hamou en vue de l'établissement d'un cadastre des logements inoccupés dans la capitale.
Selon le cabinet de la secrétaire d'Etat qui l'a annoncé mercredi, ces chercheurs ont développé un outil de croisement de données authentiques permettant pour la première fois d'obtenir une base de données de logements présumés inoccupés sur l'ensemble de la Région. A terme, l'identification des logements inoccupés à Bruxelles fera l'objet d'un relevé systématique sur l'ensemble du territoire, une première pour la Région.
Sous la législature précédente, la Région-capitale avait subsidié les communes via un appel à projets annuel afin qu'elles mettent en place des observatoires communaux des logements inoccupés. Malgré ce dispositif, la majorité des communes est toujours restée à un stade d'expérimentation des techniques d'identification de ces logements. En 2019, seules cinq communes avaient fourni un inventaire totalisant 657 logements inoccupés.
Centraliser l'identification des logements inoccupés
La secrétaire d'État au Logement Nawal Ben Hamou a décidé de centraliser l'identification des logements inoccupés au niveau régional via Bruxelles Logement qui mène déjà les enquêtes et instruit les dossiers d'infraction.
Une équipe de chercheurs de l'ULB/VUB a donc été mandatée pour analyser la faisabilité et l'opérationnalité d'un recensement des logements inoccupés sur l'ensemble de la Région. L'équipe pluridisciplinaire de l'ULB/VUB a croisé des milliers de données relatives aux logements bruxellois (cadastre, Registre National, Vivaqua, Urbanisme, etc.) et établi un modèle mathématique permettant d'obtenir une première base de données de logements présumés inoccupés sur l'ensemble de la Région. En appliquant ce modèle mathématique à l'ensemble du parc d'immeubles de la Région, l'équipe de chercheurs a estimé que la probabilité d'inoccupation toucherait près de 10.000 bâtiments.
Des indicateurs ont été établis qui ont permis d'attribuer à chaque bâtiment un score de "probabilité d'inoccupation" sur une période de 5 ans (2015 - 2020) au départ de constats, entre autres de l''absence de domiciliation; d'une faible consommation d'eau; d'un surplus d'unités de logement par rapport au nombre de domiciliations.
Les prochaines étapes de processus porteront sur la réalisation d'enquêtes ciblées - Bruxelles Logement concentrera ses efforts sur les 3.500 biens ou environ 13.500 logements pour lesquels personne n'a été domicilié et qui n'ont enregistré aucune consommation ou une consommation très faible d'eau ces quatre dernières années; l'embauche de personnel supplémentaire pour réaliser ces enquêtes; et le financement régional d'un Equivalent Temps Plein communal et l'assistance de la Région pour remettre les biens inoccupés sur le marché... , a encore précisé Nawal Ben Hamou, par voie de communiqué.