Santé physique

L’obésité abîme le cerveau comme la maladie d’Alzheimer, selon une étude

© Getty Images

Une nouvelle étude a découvert des rétrécissements dans les régions impliquées dans l’apprentissage, la mémoire et le jugement sur les scanners de cerveaux de personnes obèses.

L’obésité entraîne de nombreuses maladies et sachant que 60% de la population en Europe est en surpoids, la recherche scientifique peut aider à une meilleure compréhension des risques liés à ce fléau.

Une étude publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease décrit la découverte des scientifiques de l’Université McGill à Montréal : ils ont analysé les scintigraphies cérébrales de plus de 1300 personnes pour comparer les schémas de rétrécissement du cerveau chez les personnes obèses et chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

Le surpoids dans la quarantaine a déjà été associé à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer ou la démence, mais cette nouvelle étude montre que les changements cérébraux chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent déjà être trouvés chez les personnes obèses, avant de développer la maladie.

L’obésité et la neurodégénérescence liées

Filip Morys, chercheur postdoctoral en neurosciences à l’Université McGill explique à LiveScience : "C’est une preuve supplémentaire que le facteur de risque cardiovasculaire majeur lié à l’obésité est lié à des neurodégénérescences." Malgré cela, les cerveaux des personnes obèses n’en sont pas au même point que ceux atteints de la maladie d’Alzheimer.

Les analyses ne peuvent pas prouver que l’obésité est à l’origine de l’amincissement de ces zones neuronales. Cependant des recherches précédentes sur des souris prédisposées génétiquement à développer Alzheimer et mises sous un régime riche en glucides et en lipides ont prouvé que la prise de poids accélère les troubles cognitifs et la dégénérescence cérébrale.

Les chercheurs de l’Université McGill pensent que les personnes obèses ou ayant un IMC entre 25 à 25,9 (surpoids), pourraient ralentir le déclin cognitif si elles peuvent se rapprocher d’un poids plus sain. Mais ce n’est pas certain et il faudra entreprendre des études cliniques pour s’en assurer. Car, comme le conclut le Dr Heather Ferris, professeure adjointe à l’Université de Virginie (USA) : "Bien que de nombreux effets de l’obésité sont inversés avec la perte de poids, une fois qu’un neurone est mort, il est parti et [n’est] pas remplacé."

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