Liz Truss s'était décrite un jour comme une "perturbatrice en chef". Elle aura surtout été pour ses critiques une destructrice en chef lors de son passage éclair à Downing Street.
Elle restera comme la Première ministre la plus éphémère de l'histoire contemporaine, avec seulement 44 jours au pouvoir pendant lesquelles elle a aggravé les difficultés économiques de millions de Britanniques, affaibli l'image de son pays à l'international et épuisé ce qui restait d'unité dans un parti conservateur affaibli après 12 ans au pouvoir.
A 47 ans, cette battante positionnée à droite du parti, auparavant ministre des Affaires étrangères, était arrivée au pouvoir sur une promesse simple: dans un contexte difficile de forte inflation et de flambée des prix de l'énergie, elle voulait relancer la croissance grâce à des baisses massives d'impôts.
Son expérience dans plusieurs ministères, sa vision optimiste avaient rassuré les militants conservateurs qui l'avaient préférée à l'ancien ministre des Finances Rishi Sunak, défenseur de l'orthodoxie budgétaire.
Mais son ambitieux plan économique annoncé le 23 septembre par son ministre des Finances Kwasi Kwarteng, qui prévoit des dizaines de milliards de baisses d'impôt, n'a pas de financement clair. Les marchés s'affolent, la livre plonge, les taux d'emprunt flambent et la Banque d'Angleterre doit intervenir.
Liz Truss ne se remettra pas de ce "mini-budget" amateur.