Nutrition

L’Italie part en guerre contre le nutri-score

Le focus sur le Nutriscore

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Pâtes all amatriciana, pizza, jambon de Parme, mozzarella… L’Italie, pays de gastronomie, part en guerre contre le nutri-score, cette étiquette alimentaire qui attribue une couleur aux aliments dans le but de lutter contre la malbouffe.

"C’est un système qui diabolise les traditions pour avantager une série de produits industriels exclusivement pour promouvoir leurs ventes. Et donc le vrai risque est que la tradition disparaisse tout simplement des rayons des magasins", avance haut et fort Davide Granieri, responsable de l’organisation d’entrepreneurs agricoles Coldiretti à Rome.

En Italie, les producteurs craignent que le Nutri score ne fasse perdre du terrain aux produits du terroir au profit des aliments de la grande industrie alimentaire. Toujours est-il que le président du consortium du Pecorino Romano, Gianni Maoddi défend bec et ongles son fromage, l’un des plus vieux fromages que l’on donnait déjà aux légionnaires de la Rome antique, celui-là même qui permet de réaliser les pâtes carbonara.

"Ce fromage contient sans doute plus de sel qu’un fromage insipide et industriel, mais on parle d’un produit naturel et, grâce à Dieu, en Sardaigne, la région principale de production du pecorino, c’est aussi la terre qui compte le plus de centenaires. Cela démontre donc que cette alimentation n’est absolument pas mauvaise pour la santé", lance Gianni Maoddi.

J’en prendrai bien 100 grammes

Le Pecorino Romano en est un exemple, l’Italie refuse d’appliquer une couleur orange ou rouge à ses produits du terroir. Les autorités italiennes ont donc financé des nutritionnistes pour proposer une autre étiquette, "Nutriform battery".

Contrairement au nutri-score, ce n’est pas un algorithme. Et l’étiquette italienne ne se base pas sur une portion de 100 grammes. Pour l’Italie en effet, le consommateur ne mange pas 100 grammes d’huile d’olive ou de parmesan et cela n’a pas de sens de juger un produit sur base des 100 grammes.

De plus, si un grand groupe industriel enlève un peu de sucre ou de sel dans de ces produits, il peut obtenir la lettre A ou B un feu vert ou jaune sur le nutri-score. Même si cet aliment n’est pas bon pour la santé, alors qu’en produits du terroir d’appellation contrôlée ne pourra pas modifier sa recette originelle. Dans le système italien, "Nutriform battery" propose d’analyser des portions en fonction des besoins alimentaires de la personne.

Le gouvernement italien monte aux barricades et l’Italie, le pays du régime méditerranéen par excellence, espère bien démontrer que manger les produits de la tradition européenne n’est pas mauvais pour la santé. Bien au contraire, le pays refuse qu’une étiquette influence les choix des consommateurs, mais estime qu’il faudrait plutôt enseigner à bien manger plutôt que de faire peur avec une étiquette.

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