35 balais. Il fut un temps, pas si lointain, où c’était l’âge où un joueur professionnel devenait " libre " et touchait sa pension légale – ce qu’on appelait alors le Fond Assubel. L’âge surtout où, selon le vocable de l’Union Belge, un joueur intégrait la catégorie " Vétérans " : enfin le moment d’aller taper du cuir (et du sous-bock…) vendredi soir ou samedi après-midi avec les copains de bistrot, le tout se terminant évidemment à la buvette pour la plus importante des mi-temps – la troisième, ça va de soi.
Né un 26 avril 1986, Lior Refaelov a donc choisi pile le jour de ses 35 ans pour officialiser son passage à Anderlecht. Un vétéran chez les poupons. Qui en ont bien besoin pour structurer leur pensée ballante – on l’a bien vu avec Adrien Trebel, roquet au contrat XXL mais au métier si utile.
Judas ?
Alors bien sûr, ils seront nombreux du côté du Breydel à ressortir le Dictionnaire du Parfait Judas, comme ils le firent jadis pour Lorenzo Staelens, et pareil pour ceux de Sclessin avec les Defour, Jovanovic et autre Mbokani – même si, pour la plupart, la transhumance se fit par ricochet, via un club intermédiaire.
Alors bien sûr, ils seront nombreux à Saint-Guidon à déplorer le piètre signal : pourquoi attirer un vieux cheval dans un club qui a fait du djeun le pilier central de son projet ?
Eh bien non : après les premières effluves romantiques du fameux Process, Vincent Kompany a bien pigé que la réussite passait aussi par de la froide efficacité, du jeu sans ballon… et le rappel de vieux roublards.