Au centre de "Un héros", il y a un quadragénaire, Rahim, qui purge une peine de prison à cause d’une dette impayée. Profitant d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte. Et devient le héros des médias parce qu’il a accompli un geste chevaleresque : il a tout fait pour rendre à son propriétaire un sac rempli d’espèces, au lieu d’en profiter lui-même… Mais cet acte généreux va compliquer sa situation au lieu de l’adoucir.
Comme dans son film "Une séparation", qui l’a révélé en 2011 sur la scène internationale, Asghar Farhadi part d’une situation presque banale pour construire très subtilement un drame implacable.
Avec un sens aigu de la narration, le réalisateur construit un engrenage autour de son personnage principal, et dépeint avec tact tous les interdits de la société iranienne, la violence sous-jacente contenue dans ses rapports sociaux… Du grand art.