C’était le 16 janvier 2003, il y a quasi 19 ans. A une époque où le Parlement était encore pleinement bicaméral, le Sénat votait la fin programmée du nucléaire en Belgique. Les sept centrales devaient fermer entre 2015 et 2025, après 40 ans de vie. Ce vote, c’était la fin d’une histoire d’amour entre l’atome et la Belgique, une histoire commencée dans les années 60, lorsqu’il était question de "domestication de la bombe nucléaire", où les experts expliquaient qu’une centrale "ne sera jamais une bombe atomique".
A l’époque, le nucléaire n’est pas politique : il est technique, scientifique. 7 centrales plus tard, il est question d’implanter une huitième centrale. La commune d’Andenne et son bourgmestre Claude Erdekeens demande le soutien des autorités wallonnes pour implanter cette huitième centrale dans le sud du pays. C’était en 1986, quelques mois avant Tchernobyl.
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Sitôt les verts congédiés du pouvoir fédéral, les libéraux francophones (et quelques Flamands dont Jean-Marie Dedecker) essaieront de revenir en arrière. Les négociations de l’Orange bleue, en 2007, accouchent d’un accord sur le nucléaire, Joëlle Milquet exprimant à l’époque sans ambages son soutien au nuke.
Il faudra attendre finalement 2009 (avec Paul Magnette) puis 2012 (avec Melchior Wathelet Jr.) et enfin 2015 (avec Marie-Christine Marghem) pour que les centrales, les unes après les autres, soient prolongées. Alors même que la loi de 2003 reste d’application : la "désactivation progressive" n’est que retardée.
Depuis 20 ans, la Belgique a fait du surplace. Le gouvernement Vivaldi doit désormais s’entendre sur l’avenir du nucléaire : stop ou encore. La décision n’est pas attendue tout de suite, c’est donc le moment idéal pour revenir sur ces 20 ans d’atermoiements. Avec le témoignage direct de la vice-première Ecolo de l’époque, Isabelle Durant.
