Cette gestion du risque en trois niveaux fait face à d’importants changements dans l’organisation des camps. Sous la précédente législature, sous le ministre Vandeput (NV-A), il a été décidé de confier la gestion des camps militaires à des partenaires privés. La gestion de tel ou tel camp doit être accordée après le lancement d’un marché public.
Avec cette décision, "on se retrouve dans une zone grise où il y a une extinction du personnel au niveau des camps. On se retrouve avec de moins en moins de personnel qui, par cumul, pourrait peut-être faire ce job de pompier dans les camps", explique Dimitri Modaert, du SLFP Défense. Les militaires formés à la lutte contre les incendies ne sont pas remplacés une fois retraités, dans l’attente de la désignation d’un partenaire privé pour la gestion du camp. C’est à ce dernier que devrait alors revenir le soin de désigner du personnel en charge de la gestion du risque d’incendie.
"Soit le personnel est en pension, soit on se retrouve avec un quota extrêmement restreint de militaires formés qui, en plus, doivent effectuer ce job en cumul", explique Dimitri Modaert, du SLFP Défense. Cela rend l’organisation difficile si ces personnes sont sur d’autres missions, en congé ou absentes pour d’autres raisons explique le responsable syndical.
Le camp d’Arlon a déjà dû faire appel aux pompiers civils
Pour Dimitri Modaert, ce processus d’externalisation pose question. Pour le moment, le camp d’Elsenborn est géré par un partenaire privé. C’est un test.
"Actuellement, la gestion du camp est effectuée par une entreprise extérieure. Dans ses missions, elle doit gérer l’équipe incendie au sein du camp", explique Dimitri Modaert.
Cette logique de fonctionnement devrait s’appliquer aux autres camps. En attendant, ces camps sont dans ce que le SLFP Défense appelle "une zone grise". "Par exemple, au camp Lagland, à Arlon, on attend avec impatience ce marché public pour être opérationnel à ce niveau-là, vu qu’il y a une extinction du nombre de militaires", confie Dimitri Modaert. Selon ce dernier, en cas de départ de feu, le camp Lagland a déjà dû faire appel aux pompiers civils du service régional d’incendie.
Dans ce contexte, pour Dimitri Modaert, la situation qui s’est produite vendredi à Brecht pourrait se reproduire ailleurs. "Sans vouloir lancer une grande polémique, mais dans le but de conscientiser tout le monde, oui, clairement, la situation pourrait avoir lieu aussi bien dans un camp que dans un quartier où il a été décidé de disposer d’une équipe de niveau 2, qui ne serait pas disponible par manque de personnel ou de disponibilité", avertit Dimitri Modaert, du SLFP Défense. Celui-ci espère que le plan d’externalisation, soit le recours au privé, en cours de développement à la Défense sera temporaire, le temps que des recrutements aient lieu.