Belgique

L’imam marocain Mohamed Toujgani expulsé : Ahmed El Khannouss dans le colimateur du comité de déontologie du cdH

© Tous droits réservés

Le comité de déontologie du cdH a été saisi vendredi du cas du conseiller communal de Molenbeek, Ahmed El Khannouss, auteur d'un message controversé sur les réseaux sociaux à propos de Mohamed Toujgani, imam principal de la mosquée Al Khalil à Molenbeek, a-t-on confirmé au siège du parti.

Le secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, Sammy Mahdi, a annoncé jeudi qu'il avait retiré au mois d'octobre le droit de séjour de M. Tougjani, qui se trouverait pour le moment au Maroc. II a pris cette décision "en raison de signes d'un grave danger pour la sécurité nationale" attestés, selon lui, par des informations provenant des services de sécurité. Il est question d'un rapport de la Sûreté de l'Etat. Un ordre de quitter le pays a été signifié à l'imam et celui-ci a été informé qu'il lui était interdit d'entrer dans le pays pendant dix ans.  

En tant qu'imam de la grande mosquée Al-Khalil, il était particulièrement influent dans la communauté islamique de Bruxelles. Il vivait dans en Belgique depuis 1982 et avait la nationalité marocaine.


►►► À lire aussi : L’imam marocain Mohamed Toujgani expulsé : prédicateur radical ou homme de dialogue à l'islam modéré ?


 

 L'imam, qui ne maîtrisait ni le français, ni le néerlandais, est une personnalité controversée. Il est présenté par certains comme l'une des chevilles ouvrières d'un islam particulièrement conservateur en Belgique et par d'autres comme un homme de dialogue. 

En 2019, une vidéo remontant à 2009 dans laquelle il appelait à brûler des "sionistes oppresseurs" avait suscité la polémique. 

L'élu estime que la décision de Sammy Mahdi est "inique et totalement injustifiée"

Selon M. El Khannouss, la décision de M. Mahdi est "inique et totalement injustifiée". Il a accusé le secrétaire d'Etat de participer à "une course folle pour concurrencer la droite et l'extrême-droite en Flandre". Pour ce qui est des déclarations de M. Tougjani visant des "sionistes oppresseurs", le conseiller communal évoque des "termes crus" se rapportant à une "agression sioniste contre Gaza" n'ayant donné lieu à aucune poursuite judiciaire. Quant à l'ordre de quitter le territoire, il est qualifié de "mesure de déportation".

Le président du cdH, Maxime Prévot, a pris ses distances avec ces déclarations. "Je considère personnellement que l'usage du mot 'déportation' et la tentative de relativiser les propos de l'intéressé sur les juifs même s'ils furent prononcés il y a dix ans sont clairement abusifs. J'imagine que la Sûreté de l'Etat avait des bonnes raisons de préconiser le refus d'accès au territoire de cet imam, bien que je ne connaisse pas le contenu du rapport", a-t-il dit.

Le comité de déontologie instruira le dossier. Il peut prononcer des sanctions à l'égard d'un membre du cdH qui peuvent aller jusqu'à l'exclusion.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous