Un jour dans l'histoire

Lily de Gerlache, illustre figure féminine de la résistance belge et vaillante survivante du camp de Ravensbrück

Un Jour dans l'Histoire

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Par Nadine Wergifosse via

27 juillet 1944, la résistante Lily de Gerlache, membre de l’Armée secrète belge, est arrêtée par les Allemands et déportée dans le camp de Ravensbrück à l’âge de 22 ans. Son engagement a inspiré May, l’héroïne du roman La douceur, d’Etienne de Montéty. Il est l’invité d’Un jour dans l’Histoire pour mettre en lumière ces femmes résistantes, grandes oubliées du souvenir d’après guerre.

L’histoire de May de Caux est largement inspirée d’une histoire vraie, celle de Lily Gerlache de Goméry, née Anne-Marie van Oost, résistante, féministe, patriote, bourgmestre et l’épouse de l’explorateur Gaston de Gerlache. "Par respect pour les victimes, pour tout ce qui concerne la déportation et les camps, la fiction s’autolimite et mon travail s’est voulu sobre et rigoureux vis-à-vis des faits réels" explique Etienne de Montéty.

De l’enfance choyée à l’engagement dans la résistance

"C’était souvent des aînés, les aumôniers, les directeurs de collège, et parfois même les parents qui entraînaient les jeunes dans la résistance. C’était une époque où le don de soi allait de soi" raconte l’écrivain Etienne de Montéty. Pendant la guerre, la Lily van Oost est ambulancière. Elle a 16 ans en 40. La maison familiale, à Mullem, va être mise au service de la résistance. Elle servira, tout comme l’autre domicile de cette famille aisée, à Gand, de "boîte aux lettres" pour l’AS, l’armée secrète. Le 1er juin 1944, la jeune femme entre officiellement dans sa période "active" à l’AS.

La part féminine de la guerre et de l’engagement

À à peine 20 ans, elle est entrée dans la résistance, puis elle sera arrêtée et déportée à Ravensbrück.

Pour Etienne de Montéty, Lily de Gerlache a été la clef qui lui a permis de faire de son livre une exploration de la part féminine dans la guerre et dans l’engagement : "Dans un monde civilisé, la vie est préservée par des lois, dans le camp c’est l’arbitraire le plus complet. Les détenues tentent de reconstruire des lieux de solidarité, de sororité et d’amitié qui permettaient de réintroduire de l’humanité et de la fraternité. Dans le camp, il y avait un petit marché où l’on récupérait les affaires des déportées. Le troc de petits objets, poudrier, sac, rouge à lèvres… exprime l’extraordinaire puissance de la femme de résister encore". On connaît de grandes figures comme Simone Veil pour raconter la résistance au féminin. Une autre figure, celle de Germaine Tillion, témoigne de la souffrance des victimes de la déportation et du traumatisme qui a pris du temps à se dissiper.

© BELGA PHOTO ARCHIVES

Un précieux témoignage pour les jeunes générations

Selon Etienne de Montéty, le vécu de Lily de Gerlache dans le camp de Ravensbrück a fait d’elle une femme exceptionnelle : "A ces obsèques a été lu un texte écrit par elle-même dont cette phrase m’a bouleversé : 'Merci à Ravensbrück, là où j’ai appris la vie où les origines sociales, religieuses n’avaient plus aucune importance'". Lily de Gerlache que l’écrivain a un peu connue et beaucoup admirée.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous