Depuis son balcon, Pascale Vandendriessche, membre du conseil de copropriété de la résidence du complexe Saint-Jean, a une vue directe sur le passage Bury. Chaque jour, elle observe des dizaines d’individus qui viennent s’installer dans la ruelle afin de s’administrer de la drogue à l’aide de seringues. Selon elle, en plus d’être très bruyants, ces individus n’hésitent pas à arracher les plantes afin d’y cacher leur drogue ou encore à laisser traîner seringues et autres déchets. "Presque tous les jours, j’enfile mes gants pour aller nettoyer le passage" assure-t-elle. À la nuit tombée, Pascale est parfois également témoin de cris de femmes qui se prostituent dans la ruelle.
Au sein de la même résidence, Aurélien Bortolotti occupe quant à lui un cabinet d’avocats dont l’entrée indépendante donne sur le passage Bury. "Souvent, mes clients m’expliquent qu’ils doivent passer devant des personnes complètement sous influence de drogue pour arriver jusqu’à mon cabinet" explique-t-il.
" Depuis que la Croix-Rouge s’est installée en face, la situation a vraiment empiré "
En 2021, suite à l’installation d’un centre de la Croix-Rouge à proximité du passage Bury, les riverains ont constaté une réelle augmentation des faits de toxicomanie. "Depuis que la Croix-Rouge s’est installée en face, la situation a vraiment empiré" déplore Pascale Vandendriessche. De nombreux individus profiteraient en effet des repas gratuits proposés par la Croix-Rouge aux personnes dans le besoin avant de venir s’installer dans le passage Bury afin de s’administrer de la drogue.
Sandra Malemprez dirige une agence de mannequins située à côté du centre de la Croix-Rouge. L’installation de ce dernier a eu un impact direct sur son agence. "Parfois, mes clients doivent enjamber des flaques de vomi ou des personnes presque inconscientes pour pouvoir accéder à mon bureau" assure-t-elle.