Nous avons connu durant une semaine une vague de froid. Pour que les personnes sans domicile fixe puissent trouver des lieux chauffés tant la nuit que le jour, il y a eu à Liège une mobilisation générale.
Dès le 8 février, le Relais social du pays de Liège, qui coordonne le Plan Grand Froid, a mobilisé acteurs publics et associatifs pour adapter l’offre d’hébergement à cette période de froid extrême.
Entre 150 et 155 lits ouverts tous les soirs
Le dispositif mis en place a bien fonctionné comme l’explique Arnaud Jacquinet, le coordinateur du Relais social du pays de Liège : "On est satisfaits dans la mesure où, lors de cette semaine de froid extrême, toute personne qui était en demande d’hébergement a pu trouver un abri pour dormir au chaud. Sur un hébergement hors froid extrême, on accueille une centaine de personnes tous les soirs. On a vu cette donne augmenter de près de 50%. Donc on est entre 150 et 155 lits ouverts tous les soirs. En journée, on n’a pas eu une forte augmentation dans la mesure où on a un centre principal mutualisé, coordonné par le Relais social. Et donc, étant donné que c’est un centre unique, on n’a pas vu d’augmentation de fréquentation. Par sécurité, la Ville avait pris soin d’ouvrir un chauffoir dans le hall de la Constitution et on a pu étendre les heures d’ouverture de l’Abri de jour asbl.".
La difficulté d’anticiper
L’expérience a-t-elle mis en lumière des choses à améliorer ? "Il y a toujours des choses à améliorer. On le sait. Ici, on avait un partenaire fort depuis le lancement du Plan Grand Froid, à savoir l’Armée du Salut qui est venue en renfort, c’est déjà un chouette partenariat qu’on peut retenir en tout cas. Cette année, les difficultés rencontrées, elles sont aussi liées au contexte sanitaire. A chaque fois, on doit se réinventer en fonction de ce contexte qui rend les choses plus difficiles que d’habitude. Ce que je retiens, c’est la bonne collaboration et, avant tout, l’engagement des travailleurs sociaux sur le terrain. On dépasse ses heures, on chamboule ses horaires, on fait des heures supplémentaires qu’on ne va pas forcément récupérer parce qu’on sait que ça va être compliqué aussi les prochaines semaines. Je remercie les partenaires, autant le CPAS, qui s’est fort impliqué avec le dispositif d’urgence sociale, mais aussi les partenaires associatifs. A améliorer, c’est de la stabilité pour ce genre de plans, mais qu’on ne peut jamais prévoir et là est toute la difficulté : on ne peut pas vraiment s’engager sur une durée, sur un nombre de personnes. C’est toujours un peu l’expectative. Donc, c’est très difficile d’avoir un plan bien établi avant que le phénomène se présente. Ici, nous avions défini plusieurs options, globalement ça a bien fonctionné, on a eu plusieurs maraudes véhiculées la nuit, un bus du TEC qui a pu voyager entre les différentes structures. Toutes des choses qui ont été mises en place très rapidement, ce qui a fait qu’on a pu rencontrer la demande. Mais le contexte, l’année prochaine, dans un autre cas de froid extrême, ne se représentera peut-être pas."
Les températures remontent, mais cela ne signifie pas que le dispositif n’est plus du tout de mise. "On n’arrête pas tout. Autant le froid extrême s’arrête, autant le Plan Grand Froid continue. Donc on a toujours un point particulier d’attention aux personnes les plus vulnérables, les plus fragiles. C’est pour ça qu’on maintient un minimum les structures ouvertes encore quelques jours.", indique Arnaud Jacquinet.