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"Liebestod" au Théâtre National : L’odeur du sang ne me quitte pas des yeux

"Liebestod" au Théâtre National : L’odeur du sang ne me quitte pas des yeux

© Christophe Raynaud de Lage

En faisant se rencontrer la figure du révolutionnaire toréro andalou Juan Belmonte et la musique de Richard Wagner, Angélica Liddell donne voix aux origines de son théâtre, à ce qu’elle nomme "une histoire du théâtre qui est l’histoire de mes racines et l’histoire de mes abîmes".

Juan Delmonte (1892-1962), originaire de Séville, est considéré comme le créateur du torero spirituel. Sa phrase "On torée comme on est" résume sa philosophie.

Au détour d’une lecture, Angélica Liddell s’est aperçue qu’elle faisait du théâtre comme le célèbre matador de la corrida : totalement, religieusement, animée par un désir de vie qui est en même temps un désir de mort.

A cette rencontre, s’ajoute la puissance de Wagner.
Liebestod – littéralement " mort d’amour " – étant le titre du final de l’opéra Tristan und Isolde (1865). Le compositeur y met en musique sa propre réécriture poétique de la légende médiévale celtique.

Telles sont les clés de ce spectacle qui livre
une expérience performative cathartique, dans laquelle l’artiste espagnole renoue avec la splendeur de ses plus grandes œuvres.

"Liebestod" au Théâtre National : L’odeur du sang ne me quitte pas des yeux
"Liebestod" au Théâtre National : L’odeur du sang ne me quitte pas des yeux © Christophe Raynaud de Lage

Par couches successives d’artifices formels et de chairs, Angélica Liddell révèle un espace halluciné, aux géométries infinies, d’une beauté extrême, éclaboussé de passion et de mort. Elle s’offre, s’exhibe, se confesse. Dans une arène couleur sang, elle excite un taureau, invective le Ciel et exhorte le public : "Je cherche l’instant sublime, la transfiguration, l’enthousiasme débordant, l’éclat et la lumière, ce transport lyrique qui a lieu quand on aime".

Angélica Liddell est connue pour son travail radical et visuellement époustouflant sur la violence personnelle, sociale et politique. Maintes fois récompensée – notamment par le Lion d’argent à la Biennale de Venise – elle s’affiche en figure de la scène internationale.

Liebestod, l’odeur du sang ne me quitte pas des yeux, Juan Belmonte est le troisième volet du Cycle Histoire(s) du Théâtre initié par le NTGent. On peut parler d’une véritable profession de foi théâtrale.

À voir au Théâtre National, dans la grande salle, du 18 au 20 janvier.

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