Dans cette ONG, composée d’hommes et de femmes, une poignée de personnes, dont Lidia, se sont appropriées la lutte écoféministe, un courant né de la conjonction des pensées écologistes et féministes. "Le terme a été introduit par Françoise d’Eaubonne dans les années 70."
Ce que les écoféministes dénoncent, c’est avant tout la pensée patriarcale qui crée un système de domination masculine, tant sur les femmes que sur la nature, dans lequel un type d’homme exerce le pouvoir dans tous les domaines, publics et privés. "On peut le nommer capitalisme, néo-libéralisme, patriarcat, etc. Quoi qu’il en soit, c’est notre modèle de société qui est au fondement, non seulement de la domination du corps des femmes, de la prédation de la nature et de la colonisation d’autres peuples, mais aussi des crises écologiques, sociales et environnementales actuelles. Actuellement, nous avons tellement de crises, qui découlent de 3.000 ans de patriarcat, que nous pouvons les rassembler en une crise de civilisation."
Pour illustrer ce modèle de société qui ne peut fonctionner sur le long terme, Lidia prend l’exemple du Produit Intérieur Brut, censé mesurer la production de richesses d’un pays. "Dans ce PIB, on retrouve l’argent de la prostitution, de la fabrication d’armes, de l’industrie aéronautique, etc. On prend en compte l’argent de la vente d’une tomate qui a fait le tour du monde alors qu’on aurait pu la faire pousser dans son jardin… Comment peut-on juger la richesse d’un pays avec des paramètres aussi nuisibles ? D’autant qu’on ne prend pas en compte la qualité de l’air, la pollution de nos rivières ou encore la possibilité pour une femme de sortir en pleine nuit sans se faire agresser dans les paramètres ?" Certes, d’autres alternatives existent, comme l’Indice de développement Humain, le Bonheur National Brut, etc. Mais ces derniers ne sont que très rarement utilisés comme point de repère. "On veut des vies qui méritent d’être vécues, pour toutes et tous, dans un monde en vie."